Il est dit et prouvé que de nos jours, la production d’un enfant dit de « sang pur » se trouve être devenue une tache de plus en plus difficile, car les mélanges que rencontrent les familles dues à l’ouverture d’esprit de l’école de Sorcellerie Poudlard, eurent à plusieurs reprises brisé des accords contractés depuis la naissance. Pratique courante dans le monde des sorciers.
Bien heureuse fut la lignée des Selwyn, qui ne fut guère touchée par ces mélanges malvenus. En effet, ce n’est pas un, mais trois garçons qui virent agrandir les rangs de la branche principale des Selwyn, ajoutant à cette production deux filles.
Et si Tristant 3éme du nom et Cassidy Selwyn furent tous deux fiancés dès leur plus jeune âge, nous ne prendrons ici guère le temps de s’étendre sur leur histoire, nous tournant plutôt vers Sulpicia Azalée et Isobel Camélia Selwyn, les deux jumelles du couple.
The Pure-blood lineage.
Ce fut le 16 octobre et au bout de 8 longs mois de souffrances et de supplices pour Isaiah, qu’enfin, celui-ci allait pouvoir connaître son nouveau petit frère qui avait été tant attendu par ses parents et dont les espoirs de la famille allaient reposer, divisant la tache du petit garçon d’1an et demi, presque 2 ans, d’héritier des Selwyn. Assis en compagnie de son père dans le salon familial de leur manoir, perdu en pleine campagne anglaise, Isaiah mourrait d’impatience, se tenant difficilement malgré l’éducation bien étriquée que lui fournissait son percepteur. Il devait sûrement se demander à quoi pouvait bien ressembler ce futur bébé, s’il pourrait jouer avec et si sa mère allait enfin lui redonner toute l’attention dont il méritait.
Mais tandis qu’il réfléchissait à son futur, ne faisant guère attention à l’animation soudaine dans le manoir, ainsi qu’aux cris étouffés provenant du premier étage de sa mère, il en vint à se rendre compte que ce petit frère présumé pourrait lui voler la vedette… Réellement. Il allait se mettre à paniquer lorsque le médico-mage arriva à toute allure, lui passa devant tout sourire et annonça à son père :
« Ce sont des filles ! De magnifiques petites jumelles ! La première était à peine sortie que la seconde a suivie ! Félicitation ! » Il lui serra vivement la main, puis posa son chapeau melon sur sa tête pour transplanter et disparaître de la vie des Selwyn. Avait-il bien entendu ? Avait-il eu des sœurs à la place du petit frère que ses parents lui avaient promis ? Ce n’est pas juste ! pensa-t-il soudain en se mettant à bouder, croisant les bras alors que Tristan Selwyn se leva, las de son fauteuil pour rejoindre sa femme dans leur chambre.
Les elfes de maisons nettoyaient l’endroit et rangeait le désordre mis durant l’accouchement de Cassidy. Mais que lui importait. Il se rapprocha de leur lit et observa les deux êtres qui étaient installés dans les bras de leurs mères. Muet, il ne savait sûrement pas comment réagir face à une telle nouvelle. Cassidy ne devait-elle pas lui donner des mâles afin d’assurer sa descendance ? Ne devait-il pas se sentir sécurisé d’avoir déjà promis son fil à l’une des familles les plus puissantes des lignées de sang pur ?
Non, sûrement pas. Cela n’était guère suffisant à ses yeux, et pourtant. Dans cet élan qui aurait de l’être du dédain, Tristan se mit à ressentir quelque chose de nouveau, quelque chose que jamais il n’avait encore sentit, où imaginer ressentir un jour : c’était de l’amour. À ces yeux, en cet instant, rien ne pouvait être plus beau et plus formidable que ces deux petites créatures qui se ressemblaient trait pour trait.
« Comment les as-tu nommées ? » Lui demanda-t-il, tenant entre ses bras l’une des jumelles qu’il berçait avec amour, les yeux brillants de bonheur.
« Sulpicia Azalée et Isobel Camélia Selwyn. » Cassidy avait toujours eu une passion pour les plantes. Ce n’était pas pour rien que la famille s’était exilée loin de Londres et des politiques, bien que cela ne les empêchait guère de se déplacées à eux. En réalité Cassidy entretenait une serre où elle faisait poussée de nombreuses fleurs, mais aussi plantes particulièrement rare pour l’entreprise de poison de son époux. Il fallait bien subvenir aux besoins de cette grande famille après tout !
Tristan sourit en berçant l’enfant qu’il avait dans ses bras, incapable de dire laquelle était laquelle. S’imaginant sûrement que lorsque ses deux filles seront plus grandes, il pourrait faire plus facilement la différence. Mais voilà. Ce ne fut jamais le cas.
La période bambin des jumelles ne furent guère passionnante. On leur donna un berceau commun, tout comme une nourrisse commune, ne cherchant jamais à les séparer sous peine de crises inconsolables de pleurs. Elles se ressemblaient trait pour trait. Si l’une n’appréciait pas un plat, vous pouviez être certains que la seconde ne l’aimerait guère non plus. Dans leur chambre couleur prune, jamais l’on n’entendait les deux enfants se disputer pour un jouet. Les cris de ces deux bébés si parfaits ne s’élevaient que lorsque Isaiah venait pour voler leurs jouets. Ni plus ni moins.
En juillet de leurs 2éme année vint au monde un petit frère, laissant alors espéré Isaiah que le traitement de faveur de ses petites sœurs cesserait. Il n’en fut guère le cas. Quelques jours après la naissance de leur nouveau petit frère, une fête fut organisée, célébrant cette nouvelle arrivée dans la famille. Si les filles n’avaient de l’être le sujet de cette journée, ce ne fut guère le cas, leur éducation si polie pour de jeunes enfants en impressionna plus d’un, nombreuses furent les demandes de fiançailles qui s’en suivirent.
En novembre, les 3 ans des jumelles réunissent de nouveau les plus grandes familles de sang pur du pays, laissant cette fois-ci aux enfants beaucoup plus d’espace, offrant aux jumelles un anniversaire digne de ce nom ! Si la jalousie montante de leur frère tenta d’assombrir la journée en détournant l’attention sur les pouvoirs que celui-ci montra, ni Sulpicia, ni Isobel à leur jeune âge, ne semblèrent y tenir compte.
An healthy life.
Sulpicia, Isobel. Tout est devenu différent vers l’âge de 5 ans, lorsque nos pouvoirs se sont dévoilés différemment. M’en prenant à mon grand frère pour le punir d’user de l’un de mes jouets, Isobel connut une tout autre expérience, dévoilant ses sentiments et la fusion qui nous unissait. Ainsi débutèrent les différences entre celles qui se ressemblent tellement.
À l’âge de 5 ans, Père et mère nous offrirent des bracelets pour pouvoir mieux nous distinguer, nous amusant à changer nos identités sans cesse, voulant toujours porter les mêmes ensembles, nous ressembler. C’était ainsi que nous débutions le montage de notre masque de sang pur, cachant ce qui commençait à grandir en nous. Trop jeune pour nous rendre compte que ce qui était un jeu à cet âge, deviendrait une arme lors de notre adolescence. Tandis que j’us le bracelet en or, sertis de diamant rose appelé « Hortensia » en référence à mon second prénom. Accompagné de ces dit diamants se trouvait mon nom gravé. Laissant clairement comprendre que la confusion de mes parents s’agrandissait de plus en plus chaque jour. Était-ce cela qui avait nourri cette terrible impression de n’être qu’un jouet, un animal de compagnie à mes parents ? J’avais accepté le cadeau avec un creux dans le ventre. Mais rapidement, ce cadeau fut tout aussi empoisonné que nos petits jeux !
Vers mes 6 ans, Tristan Selwyn décida de nous prendre un tuteur commun qui devait nous apprendre les arts plastiques, le chant, la danse, la musique et bien évidemment, la lecture, l’écriture et quelques rudiments théoriques en potion (matière privilégiée dans notre famille) et arts occultes. Si dans un premier temps les bases du solfège ne furent guère compliquées pour ma part, la pratique du piano se révéla un véritable calvaire. Contrairement à Isobel je n’avais aucun talent pour cet art, et le piano eut rapidement le don de me faire sortir de mon petit confort habituel, ne désirant nullement continuer de pratiquer. Ce fut le même cas pour le chant qui à en entendre notre tuteur provoquait la pluie. En contrepartie, la peinture, la couture et la danse furent les arts dans lesquels j’excellai avec une certaine aisance, ayant une facilité pour la danse que je n’avais jamais eue pour les autres. Souple et dynamique, danser correspondait parfaitement à mon caractère de feu, tant et si bien, que notre tuteur proposa à nos parents de séparer les activités artistiques en nous prenant des professeurs adaptés à nos besoins. Ainsi, seuls nos cours magistraux furent en commun.
Si apprendre à lire, écrire et préparer les ingrédients de bases des potions, voir l’entrainement phonétique des sorts mineurs fut passionnant et drôle pour mon jeune âge, ce ne fut guère le cas des arts occultes qui m’ennuyait ! Le plus souvent je taquinais ma sœur où bullait en regardant à travers la fenêtre tandis que notre tuteur lisait d’une voix monotone ses vieux livres.
Vers mes 7 ans, mon occupation la plus courante était de jouer à changer la couleur de mes cheveux, écoutant d’une oreille toujours aussi discrète les conseils avisés de nos professeurs concernant l’utilisation de la magie noire, ses conséquences et dangers. Rien de bien passionnant en soit ! Heureusement, dérangés par nos petits frères qui entrèrent en trompe dans la salle, courant après les oiseaux de notre mère qu’ils avaient lâchés de leurs cages, nous pouvions enfin relâcher l’attention, et profiter de ces quelques petits moments de bonheur ! Montant sur nos sièges, criant et levant les bras, cherchant à attraper les oiseaux tout en profitant de l’animation et de notre tuteur perdu dans toute cette animation, que l’on s’échappa de la séance. Disparaissant dans le château, bien caché dans la serre de notre mère. Le tuteur usa du peu de temps qu’il restait du cours à notre recherche, ne se doutant pas une seule seconde que nous nous étions cachées dans les plantes, couvertes de terre à observer notre mère qui nous gérait d’une main de fer, s’occuper de ses plantes qu’elle préférait à ses enfants.
Ce fut à cette époque qu’Iso et moi, nous nous rendirent compte que jamais, notre mère n’aurait l’attention qu’elle avait pour ses plantes, il ne nous avait fallu qu’un seul regard pour que l’une comme l’autre, sache que cette évidence nous avait traversé l’esprit d’un même éclair.
Ce lien entre nous n’aurait jamais pu être plus fort qu’en cet instant. Jamais.
Dance with me.
Je mis les pieds dans le monde des adultes pour la première fois à mes 9 ans, lorsque mon professeur de danse sortit de notre zone de confort abandonnant les cours de valse et autres danses ennuyeuses à mourir pour de la salsa, du tango, la rumba, le mambo et bien d’autres. L’épanouissement que je connus durant cette époque eut l’effet d’une bombe dans mon cœur et dans mon corps. Si l’on avait passé ses 9 dernières années à me rabâcher que les moldus étaient dangereux pour notre sang, sans éducations et qu’un jour, ils mettraient en périls notre monde, que nous devions les exterminer… Tout cela, tout, disparut d’un coup. S’ils étaient réellement des sauvages, comment auraient-ils pu inventer des danses aussi sensuelles, sauvages, libres ? Je venais de trouver ma voie. Mon inspiration. Ce fut à cette époque que dans le dos de nos parents, ma jumelle et moi commençâmes à remettre en question ce qui nous fut inculqué. Comment était-ce possible ? Si Isobel trouvait en la musique ce que je trouvais dans la danse concernant les moldus, pourquoi notre famille avait une vision si sombre de ceux-ci ?
Dans un même temps, nous observions nos frères dont les vies étaient pensées et arrangées à l’avance. Nous pouvions voir les mêmes desseins chez nos amies, si nous avions échappé à ce traitement, cela était uniquement grâce à l’amour inconditionnel que nous portait notre père.
Il fut, d’un commun accord silencieux, décidé que nous devions porter un masque face à notre famille ainsi qu’un nos amis. Si ce masque fut bien plus difficile à porter me concernant, devant camoufler mes sentiments qui se laissaient voir au travers de mon pouvoir de métamorphe, me trahissant assez souvent, Isobel, elle, se mit à le porter avec fierté. Hautaine, froide, jouant la parfaite sang pur, il me suffisait de copier ses gestes et ses expressions pour adapter mon propre masque.
Lorsqu’à 11 ans il fut temps pour moi d’apprendre la samba, mon esprit s’était enfin totalement formé, tout comme mon caractère de plus en plus sauvage, toujours aussi camouflé sous mon masque si lisse et froid de la sang pur aussi parfaite. Seul mon professeur de danse, accompagné de ma jumelle avait eu le droit aux envies fougueuse et dynamique. Souple, je me laissais guider, m’amusant sans retenue en sa compagnie.
Si la séparation avec mon seul ami (mon professeur de danse) pour prendre la direction de Poudlard me brisa le cœur, je n’us d’autres choix que de porter mon masque froid, hautain et cruel de sang pur. J’étais une Selwyn, à Poudlard, je serai surveillée par mon grand frère. Le moindre faux pas, et je savais que tout serait révélé à nos parents.
Comme une bonne enfant, je fus envoyée dans la maison des Serpentard en compagnie de ma sœur jumelle. Toutes deux fières de nos couleurs que nous abordions en compagnie d’Isaiah, Isobel et moi usèrent de nos dons, mais aussi de notre ressemblance pour nous jouer des autres. Bien que nous n’étions guère violentes envers les autres, dans notre rôle, nous devions approuver l’usage de souffre-douleur et par conséquent acceptions de rire du malheur des autres.
En douce, j’apprenais à maîtriser la métamorphose qui coulait dans mon sang tandis qu’Isobel gardait bien précieusement chacune de ses prophéties, espérant sûrement qu’elles disparaissent avec le temps. Ignorant que le monstre, c’était moi… J’étais celle qui portait une malédiction, il me suffisait de perdre mes moyens pour qu’aux yeux de tous, mes sentiments apparussent.
Mean are weak.
Salsa, ses mains étaient dans les miennes, me faisant virevoltée, me portant, me jetant dans les airs pour mieux me réceptionner. Nous aurions pu participer à un concours si mes parents savaient ce qu’il se tramait dans la salle de danse, un lieu dans lequel ils n’avaient jamais osé mettre les pieds. J’avais 14 ans, j’allais avoir 15 ans dans deux mois, jour pour jour, lorsqu’il me descendit du petit nuage dans lequel je me trouvais.
Mon professeur de danse avait toujours été celui pour lequel j’avais un petit crush. Toujours. J’aimais ses mains sensuelles, la manière dont il les posait sur moi et le regard amusé d’Isobel sur nous ne me dérangeait pas. Bien au contraire. Il y avait une raison pour laquelle ma jumelle se trouvait dans la salle en ce moment, certes, il lui était déjà arrivé de participer à mes leçons, simplement assises sur le sol en bois clair, appuyé contre l’un des miroirs. Calme comme toujours. Lorsque l’on était capable de passer outre nos masques, des caractères bien différents apparaissaient. Isobel la douce et calme sorcière. Sulpicia, la dynamique et dévergondée, libre de ses pensées et de ses actes. Un électron libre, tout simplement.
Il ne m’en avait pas fallu plus pour glisser mes lèvres sur celle de mon professeur de danse. Certes, celui-ci devait avoir 20 ans de plus que moi, mais cela m’importait peu. Nos hanches continuaient de danser l’une contre l’autre alors que nos lèvres sous les yeux de ma sœur, s’entrelaçaient, se répondaient. Certes, cela était loin des bonnes mœurs qui nous avaient toujours été inculquées. Mais personne ne le saurait jamais, personne. La musique résonnait à mes oreilles tandis que sa main sûre posa sur ma poitrine. Un sourire amusé, ce fut Iso qui nous rejoignit, me libérant des lèvres de mon professeur de danse pour le laisser dévorer les lèvres de ma jumelle.
L’idée d’une relation physique avec mon professeur était de moi, elle avait tout simplement approuvée par la suite. N’ayant guère le besoin d’aller plus en détail pour cette première fois, mon professeur de danse fut remplacé par un nouveau quelques jours plus tard lorsque celui-ci donna sa démission, ne pouvant surement pas assumer où laisser sa réputation entachée par notre petit jeu. Mon nouveau professeur était plus jeune. Plus fougueux, mais aussi, il avait dans ses cartes de nouvelles danses plus actuelles, ainsi que des pas plus poussés, n’étant que peu farouche. J’aimais qu’il puisse me répéter que je pourrai gagner n’importe quel trophée lors d’un concours. Et si je n’avais encore jamais envisagé la possibilité de transformée ma passion en métier, l’idée me sembla soudain des plus envisageable, désirable.
Mon retour à Poudlard pour cette 6éme année se fit sur un tout autre ton. Avec Iso l’on filait souvent la poudre de chemisette, nous évadant par les passages secrets du château pour rejoindre les soirées clandestines organisées par les Serpentard à Près-au-Lard. Nous portions toujours des tenues identiques, appréciant le changement de personnalité. Ses conquêtes étaient les miennes et vice versa. Nous n’étions pas jalouses et possessives pour une mornille. Loin de là. Je devais sûrement être celle des deux qui s’amusait et s’épanouissait le plus avec la musique me battant aux oreilles, me jouant de mes charmes, aimant attirer dans mes filets de pauvres proies que je serrai entre mes cuisses et mes crocs. Féline, je profitais de la nuit pour dévoiler mon véritable esprit. J’étais libre, sauvage et dynamique. Je croyais ma vie à pleine dent. Réellement.
Bien que je pouvais me montrée futile et volage, Isobel et moi faisions toujours attention à ce que l’on ne nous reconnaisse pas. La plupart des personnes présentes lorsque nous nous amusions étaient saoules où trop droguer pour se souvenir de quoi que ce soit. Mais nous, non. Nous faisions toujours attention à ce que notre réputation, notre masque de jour soient lisses et parfaits. Loin de toutes les rumeurs qui pouvaient courir sur les autres filles. Dont jamais nous ne nous lassions de cracher en compagnie de nos autres amies sang purs parfaites.
Ce fut donc dans une sorte de double vie que notre 6éme année débuta.
It’s a new day, it’s a new life for me… And I’m feeling good.
Les vacances d’été étaient arrivées à grands pas, ne nous laissant pas indifférentes aux nombres possibilités que celle-ci allait nous offrir ! Nous avions préparé notre coup durant des semaines avant de rentrer à Poudlard. Oui, durant des semaines ! Nous voulions passer une partie de nos vacances dans le manoir de Londres, loin de nos frères, loin de nos masques de glaces.
Souffler. Voilà ce qui nous ferait du bien ! Respirer. S’amuser. Profiter de notre jeunesse sans se soucier du sujet concernant un probable mariage arrangé qui finirait par revenir sur le tapis. Mais que nous importions pour le moment ! À peine avions-nous mis les pieds dans le manoir de campagne de notre famille, qu’Isobel et moi, en bonnes princesses, suppliâmes notre père de nous laisser partir, avec pour seule compagnie un tuteur où cousin éloigné !
À force d’insistance, père abandonna et rendit les armes, acceptant sous une seule et unique condition : nous devions partager notre foyer avec l’un de nos cousins. Il ordonna à deux elfes de maison de nous accompagner et de nous obéir, ainsi que veiller à ce que nous continuions notre éducation. Chose, qui, bien évidemment continua.
Je n’avais pas abandonné mes cours de danses, de magies et d’éducation physique personnelle. Si je rentrais à l’aube bras dessus bras dessous avec ma sœur, cela était uniquement après une bonne nuit à danser dans des clubs de salsa et discothèques. Avec nous, vivait l’un de nos cousins qu’il « fallait remettre dans le droit chemin » selon père. Christopher était tombé amoureux d’une moldu rencontrée durant l’une de ses excursions dans les rues de Londres. Osant braver notre famille, il avait refusé d’épouser la femme que ses parents avaient choisie pour lui, et il fut décidé qu’il serait un bon exercice pour nous de le remettre dans les rangs.
En vérité, nous nous étions contentés de le suivre dans les clubs qu’il connaissait, nous présentant à des moldus. Enfin, j’avais pu plonger dans cette aura de liberté –pleine d’hormones- dont j’avais tant rêvé ! Étudier un moldu de près ! Voilà ce qui rendait toutes mes soirées passionnantes, du moins entre autres, je pouvais aussi me défouler sans avoir peur que l’on me juge, mais aussi sans avoir la moindre honte. Personne de Poudlard ne pouvait me croiser ici ! Que ce soit ma jumelle où moi, nous étions en parfaite sécurité. Notre cousin prit notre attitude pour une rébellion due à la puberté et ne chercha pas plus que cela à voir la vérité sur ma sœur et moi. Bien au contraire. Il avait choisi de se fourvoyer comme tous les autres. Je crus durant l’une de nos escapades reconnaître un visage familier, me demandant si je l’avais rêvé où si cela avait été réel. En touchant deux mots à ma jumelle qui me rassura en me disant que j’avais trop bu, je finis mon été en ayant tout de même un doute.
Septembre arrivait à grands pas.