James ϟ the height of dishonour is to mistrust your friends

Baguette : C'est une BONNE GROSSE baguette (hum.) en acajou, de 27,5 cm (si vous vous posez la question, il l'a déjà comparée dans les toilettes avec celle de Sirius Black. Et oui, il était très fier d'en avoir, je cite, "une plus longue"). Elle contient un crin de licorne, reflet de son très grand sens de l'honneur et d'une famille Potter qui a toujours refusé de pencher du côté obscur des sangs purs. La baguette est très flexible, ce qui pourrait facilement être rapproché de son côté sportif et éternel adolescent, mais qui est surtout très utile quand il s'agit de faire les 400 coups avec la bande des maraudeurs (oui, il aurait déjà dû la briser par accident. Plusieurs fois, même). A terme, elle s'avère particulièrement adaptée aux métamorphoses - sa matière de prédilection avec le quidditch, et un domaine dans lequel il excelle au point d'être devenu animagus.

Miroir du Riséd : Lui, entouré d'une famille. James a beau être constamment en quête de nouvelles aventures, l'avoir pendant très longtemps jouée bourreau des cœurs et aujourd'hui encore proclamer à qui voudrait l'entendre qu'il est libre et indépendant, il rêve de fonder une famille. Il se verrait donc plus âgé d'une vingtaines d'années, avec un marmot dans les bras et un autre à la main, une bague au doigt, le sourire d'un père heureux, et la femme de sa vie à ses côtés. Si on lui posait la question, il dirait bien entendu que "la femme n'a pas encore de visage, j'ai dix-sept ans, ça va, j'ai de la marge" histoire de ne pas trop passer pour un chiot éperdu d'amour - mais il verrait sûrement Lily Evans.
Mais sa famille ne se limiterait pas à cela. Il est fort probable qu'il se représenterait également ses parents, avec qui il a toujours vécu une relation fusionnelle mais qui sont malheureusement déjà fort âgés. Sirius Black serait également présent sur le tableau idyllique, pour la simple et bonne raison qu'il serait parrain d'au moins un des deux gamins (et un parrain gâteau, s'il vous plaît!) - et qu'il demeure le frère que James n'a jamais eu. Bien entendu, Remus et Peter ne se tiendraient pas très loin non plus.

Épouvantard : La première fois que James a rencontré un épouvantard, c'était en cours de défense contre les forces du mal. Gamin insouciant par excellence, il avait solennellement annoncé à l'assemblée que ce pauvre épouvantard allait se retrouver dans une situation inédite, puisqu'il n'avait "peur de rien". Et puis la créature est sortie de son armoire. Et il s'agissait de lui-même. Sauf que tout le reste de la classe lui semblait avoir disparu, le professeur également. A terme, il semblerait que sa plus grande peur soit de se retrouver totalement seul au monde, sans ces liens familiaux et amicaux qui font tout le sens de sa vie au quotidien et qui l'empêchent de se recentrer honnêtement sur lui-même et sur ses défauts.

Amortentia : L'amortentia du James dégage tout d'abord une odeur d'herbe fraichement coupée - reflet de son besoin de grand air, mais aussi avec son côté grand cervidé herbivore (qui a tendance à légèrement déteindre sur lui). Il est également possible d'y trouver des teintes de bièraubeurre, synonyme pour lui de convivialité, de moments passés avec ses amis proches et de virées inopinées à Pré-au-Lard. Enfin, son amortentia dégage une odeur étrange qui correspond pour lui aux matches de Quidditch - quelque chose qui tiendrait à la fois du cuir des souaffles, de la fragrance d'un balai neuf et de l'odeur du vieux bois des gradins de Poudlard.
   

Compétences magiques
   
   Duels : 7/10
   Potions : 6/10
   Métamorphose : 10/10
   Sortilèges : 6/10
   Légilimancie : 0/10
   Occlumancie : 1/10
   Quidditch : 10/10
   Divination : 0/10
   

C'est un grand garçon, mince, les cheveux en bataille, assis dans l'un des fauteuils moelleux du petit salon. Il a les bras croisés sur sa poitrine et l'air renfrogné de quelqu'un qui voudrait bien que cette sombre blague s'arrête là, maintenant, tout de suite - les yeux rivés sur l'objet du crime, grand ouvert sur la table basse. En face de lui, un Sirius Black apparemment prêt à éclater de rire à tout moment. Devant la cheminée et entre les deux garçons? Madame Potter, enrobée dans l'un de ses éternels châles, avec une expression de pur ravissement. C'est donc... l'enfer. Ni plus, ni moins.
"Jamesie - cesse de faire la tête, veux-tu?" Il ouvre la bouche, prêt à protester (et à rappeler au passage qu'il s'appelle James, bon sang, JAMES) - mais il est coupé net par un bruit étrange émanant de son meilleur ami (et désormais colocataire). C'est, de tout évidence, le son caractéristique d'un début de fou-rire - et il est tellement stupéfait de cette trahison qu'il referme la bouche pour mieux fusiller le cabot du regard. Lorsqu'il parvient à reprendre une certaine contenance, c'est pour mieux articuler silencieusement les mots "je. me. vengerai." à l'autre garçon - qui hoche simplement la tête, pas impressionné pour deux sous. C'est vrai qu'il part avec une longueur de retard. Et qu'il est humilié. A vie. Probablement. Alors il pose une main devant ses yeux pour ne pas assister au massacre, alors que la voix de sa mère s'élève à nouveau. Il voudrait bien se boucher les oreilles, aussi, mais la question devient un petit peu complexe sur le plan logistique - et c'est en s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil qu'il entend les mots "Regarde, Sirius - c'est Jamesie sur son premier balai pour enfant!"
James. Putain.

C'était aux alentours de Noël, il devait avoir quatre ou cinq ans. Déjà beau gosse, avec ses mèches de cheveux anarchiques. Il chevauchait fièrement un balai d'à peine un mètre de longueur, ensorcelé pour s'élever d'une dizaine de centimètre au-dessus du sol - et s'il était supposé toujours pouvoir effleurer ce dernier, il s'efforçait à chaque fois de bien plier les jambes pour rompre totalement avec la gravité. Sur la photo, il sourit. Il a un peu l'air d'un imbécile heureux en fait - pour la simple et bonne raison que c'est là sa plus grande passion qui vient de naître. On distingue également son père, accroupi, prêt à le réceptionner à chaque minute - mais la chute ne vient décidément pas, alors il a une inébranlable fierté dans le regard. Le cliché, sorcier, le montre en train de faire d'interminables 8 dans le jardin, aussi vite qu'un jouet pour gamins peut le permettre. Ses sourcils sont un peu froncés, probablement la concentration.
Il se souvient, étonnamment, de ce jour là - en tous cas il se souvient d'une espèce de bonheur brut, qui ne le quitterait jamais et qu'il s'acharnerait à retrouver à chaque fois qu'il chevaucherait un balai. Tout le reste lui vient de récits de ses parents. Apparemment, son père aurait hoché la tête, annonçant fièrement que son fils "serait un champion", et lui aurait acheté dès le lendemain un maillot de l'équipe d'Angleterre. Sa mère, elle, se serait rongée les ongles jusqu'au sang en le voyant sur ce petit balai toute la sainte journée.
Le James d'aujourd'hui, lui, s'efforce de garder son air embarrassé même si un petit sourire pointe au bord de ses lèvres. Ouais. Il a eu une enfance plutôt sympa. Certains diraient même qu'il a même été un peu pourri-gâté - les plus lucides d'entre eux ajouteraient qu'il l'est toujours.

C'est sur ces entrefaites qu'une quatrième personne vient rejoindre l'assemblée. Monsieur Charlus Potter, le seul, l'unique, son père - qui jette un regard réprobateur à son épouse. Aussitôt, le coeur de James bondit d'espoir, croyant entrevoir dans ces yeux le signe d'une libération prématurée du supplice de l'album photos - un espoir bien vite déçu quand l'homme gronde "Enfin! Vous auriez pu m'attendre!". Des traitres. Des traitres partout. Face à lui, Sirius hausse les épaules, avec un sourire qui crie "sorry-not-sorry".
Deuxième cliché.
Juste avant de rabattre sa main sur ses yeux, il se permet un petit regard pour identifier l'adversaire - et bondit sur son fauteuil en poussant un "Noooon!" totalement inutile. Sa machiavélique mère, qui décidément cache bien son jeu avec ses cookies et ses châles, est apparemment décidée à raconter à son meilleur ami tout le pourquoi du comment de la photographie - et lui, il est décidé à mourir.

Sur le cliché, il pleure. Comme un bébé. Et non, il ne pleure absolument pas de joie. Il a une dizaine d'années et sa légendaire mèche a de toute évidence prit feu récemment. Ca, par contre, il s'en souvient parfaitement. Il avait été sur le coup intimement persuadé que sa vie était finie, qu'il ne s'en remettrait jamais, qu'il était devenu moche, qu'il allait être chauve, tout ça tout ça - et ce n'était qu'après de longues minutes autour d'un sacré paquet de chocogrenouilles dégotté par sa mère qu'il avait fini par sécher ses larmes. Dans la foulée, l'information était arrivée à son cerveau. Il avait mis lui-même le feu à ses cheveux. Sans rien. Comme par... magie. Il était devenu un sorcier, un vrai de vrai. Et d'ailleurs, la masse capillaire improbable avait repris ses droits pendant la nuit.
Un sorcier. Ce n'était pas comme s'il avait été surpris - ce n'est pas non plus comme s'il avait déjà douté de ses capacités. Beaucoup de gamins vivent dans l'angoisse d'être des cracmols avant la première manifestation de leurs pouvoirs - lui, non. Pourquoi? Parce qu'il était James Potter, point barre.

Et c'est aussi "Parce qu'il est James Potter, point barre" qu'il n'avoue pas qu'il a découvert ses pouvoirs en pleurant comme un bébé et en cramant ses cheveux. Non, il avait inventé une histoire épique, à base de balai de course, de poursuite par un avion moldu, avec des bêtes sauvages et tout - et voilà que la vérité est dévoilée, et que Sirius n'en peut décidément plus de rire. Lui, il pousse un grognement, apparemment résolu à se rendre aussi minuscule que possible.

La photo suivante? Oh, la voie 9 3/4, à peine un an plus tard. Il a fini par se détendre un peu dans son fauteuil, pour une simple et bonne raison: il n'est pas le seul a avoir l'air d'un imbécile sur celle-ci. En effet, une tête (très, très) chevelue est discernable au travers de la vitre du train, derrière son propre sourire éclatant et sa main qui s'agite inlassablement en direction de ses parents. Cette tête chevelue? c'est Sirius, à l'aube de ce qui allait être une fabuleuse amitié. Dans un wagon voisin, il est même possible de deviner la silhouette de la toute jeune Lily Evans, et puis tiens, ça fait des années qu'il se demande si ce n'est pas Moony, encore un peu plus loin. Autre raison de se détendre un peu? Il existe des tonnes de photographies sur lesquelles ses parents n'ont jamais, jamais mis la main - et c'est tant mieux pour leur santé mentale.
Défilent sous ses yeux, années après années, quelques éléments clés. Des matches de Quidditch notamment, des clichés probablement récupérés auprès de Marlène, ou de Sirius directement, le montrant sur son balai, souaffle à la main. Oui juste lui, tout simplement, avec un sourire flamboyant, les cheveux en vrac, jouant paisiblement avec un vif d'or chipé dans les réserves de l'école. Si son meilleur ami n'avait pas eu le minimum vital de scrupules, il aurait pu se voir une bièraubeurre à la main, épiant Lily depuis la tour d'astronomie, balançant des ingrédients dans les chaudrons des autres pour les faire exploser, faisant léviter Servilius dans les airs, la routine, quoi. Et puis il y a les autres photos, celles qui n'existent tout simplement pas, et pour des raisons évidentes - lui, la première fois qu'il a pris sa forme de cerf, les premières heures dans la Cabane Hurlante, le jour où ses amis et lui ont ensorcelé la Carte du Maraudeur. Il a fini par sourire, réellement, comme il repense à toutes ces petites choses qui le rendent si bêtement heureux.

Enfin, la dernière photo de l'album. Il est lui-même curieusement captivé, sous l'oeil attendri de sa mère, face à ces quatre adolescents devant le grand train rouge. Retour de sixième année. De gauche à droite: Remus, Sirius, lui-même, et Peter. Pour les intimes? Moony, Padfoot, Prongs et Wormtail. Son autre famille. Celle qui suffit à le rendre heureux, et à oublier qu'il existe un putain d'album de photos dossiers de lui. Sa mère, avec d'incroyables précautions, entreprend alors de fixer sur la page voisine le cliché qu'elle a pris quelques heures plus tôt - celui de son fils levant les yeux au ciel, son badge de préfet en chef épinglé à sa robe de sorcier. Son père a un rire: "Capitaine de l'équipe de Quidditch, préfet en chef... oui, en fait on t'a peut-être adopté." - alors il lui assène un petit coup de poing dans l'épaule, à nouveau renfrogné.
Mais il est songeur. Ca ne lui arrive pas si souvent que ça, mine de rien. Il plonge une main dans sa poche et en extirpe le badge rutilant, le tournant et le retournant entre ses doigts. Il entend la voix de Sirius, qui soupire: "Avec qui je vais faire des conneries, maintenant...? Espèce de vendu..." - et il ne peut s'empêcher de rire quand il lui répond "Tu pourras les faire avec un type qui représente l'autorité! Franchement, c'est encore plus la classe!".
Il pense surtout à une chose: c'est sa dernière année. Sa toute dernière année. La consécration, le désastre? Il s'en moque un petit peu, maintenant. Il pense surtout que ce vont être les derniers mois passés dans un château qu'il connaît comme sa poche, qui l'a vu grandir, et puis plus encore qui l'a vu évoluer. Les derniers mois à vivre comme si sa jeunesse ne devait jamais s'arrêter, à sillonner les couloirs en compagnie de Sirius, à se sentir tellement à sa place qu'il en aurait parfois l'impression que rien ne pourrait l'atteindre.
Les derniers mois pour lui prouver à elle, aussi, qu'il n'est pas qu'un enfant-roi. Bien plus encore que le maître de son petit monde, il est un type dont les parents ont gardé un album entier de photos douteuses de lui - et qui en est heureux quand même, au fond, derrière toutes les protestations, parce que cela veut au moins dire qu'ils sont fiers de lui. Il referme son poing sur le petit insigne, et sa mère émet un bruit qui ressemble à s'y méprendre à un roucoulement avant de lancer: "Jamesie! Tu penses encore à cette fille dont tu nous as parlé!"
La machine est lancée. C'est son père qui immédiatement répond: "Ma chère, ce n'est même pas qu'il nous en a parlé, c'est qu'il en parle tout le temps.". Il est relayé par un Sirius à bout de nerfs: "Oh, Merlin, c'est infernal, non?!".
James, lui, a un petit sourire aux lèvres, et un air de détermination dans le regard. Un an. Quelques dernières choses à prouver.
Ouais.
Il peut le faire. Parce qu'il est James Potter, après tout.