Dorcas I. Meadowes ✘ Parfois j'rêve, je divague.

Baguette : Avant de recevoir la sienne, Doe n'avait jamais vraiment pris conscience du lien si particulier qui existait entre un sorcier et sa baguette. "Bois de sycomore, 21,5 cm, plume de corbeau" avait débité Ollivanders. Des termes bien flous pour la jeune sorcière de 11 ans qu'elle était... Sceptique, elle se souvient en avoir demandé une autre. Celle ci était beaucoup plus petite que toute celle qu'elle avait pu voir dans la boutique et si souple qu'elle s'était demandée si elle résisterait à son premier sort... "C'est la baguette qui choisit son sorcier, pas le contraire." Un réponse sans appel qui aurait pu contrarier la gamine capricieuse qu'elle était encore. Mais le vieux fabricant, en emballant sa baguette dans un écrin défraichi s'était attardé sur la composition de l'objet... Le caractère que lui conférait la plume de corbeau, la nature vive et capricieuse de son bois.. Lui expliquant même qu'il n'était pas rare que les baguettes de sycomore s'enflamment si par malheur elles s'ennuyaient un peu trop avec leur porteur. L'anecdote n'avait pas plu à sa mère... Mais elle, ça l'avait fasciné. Mais quoiqu'il en soit, depuis ce jour là, Dorcas prit soin de sa baguette comme à la prunelle de ses yeux, s'attachant à ne pas contrarier le bout de bois facétieux.

Miroir du Riséd : Il y a seulement un an, Doe s'y serait vu, avec quelques années de plus, arborant fièrement le badge de la brigade des tireurs d'élite du ministère. Juste à sa droite, il y aurait peut-être même eu ce garçon pour qui elle avait le béguin à Poudlard. Mais en un an les choses changent, et aujourd'hui au travers du vieux miroir oxydé se dessine la silhouette de son père, un peu mal rasé et affublé des mêmes habits que le jour où il a disparu. Dans le reflet, elle n'a pas changé, mais ses traits tirés et ses cernes laissent place à une sérénité presque oubliée. Elle l'a retrouvé.

Épouvantard : C'est presque avec regret qu'elle se souvient de son tout premier épouvantard. Le noir, elle avait peur du noir. Une peur si banale que la plupart la balaie d'un simple "lumos", mais qui l'avait pourtant suivi jusqu'à Poudlard. Celle de perdre tout contrôle, d'être privé de tout repère, de ne pas savoir…
Aujourd'hui encore, même si elle préfèrerait embrasser une goule que de l'avouer, un angoisse étrange la saisit dès qu'il fait un peu trop sombre. Son épouvantard n'a pas changé, il s'est étoffé. Dans la petite chambre obscure qu'est son épouvantard, se dessine une silhouette inerte, étendue au sol, celle de son père, mort.

Amortentia : D'abord, il y a l'odeur si particulière d'herbe et de l'écume qu'on les matins de pluie à Howth. Une odeur prenante qui s'infiltrait jusqu'à dans ses vêtements quand elle crapahutait à s'en écorcher les genoux dans le grand jardin à flanc de falaise de sa maison d'enfance. Ensuite il y a une touche de cannelle, douce et fruitée. L'ingrédient secret de sa mère pour réussir son riz au lait. Puis le parfum puissant du cuir et du feu de bois. Un souvenir de Poudlard et de sa salle commune? Pas tout à fait. Non, c'est plutôt l'odeur des soirées passées avec son père devant la cheminée.

Compétences magiques

Duels : 9/10
Potions : 5/10
Métamorphose : 7/10
Sortilèges : 10/10
Légilimancie : 0/10
Occlumancie : 4/10
Quidditch : 5/10
Divination : 0/10

Août 1977
Il faisait encore nuit, mais dans son lit, Dorcas le savait, ce n'était plus qu'une question de minute avant que le soleil ne se lève. Elle n'avait pas fermé l'oeil, pourtant elle était épuisée. L'ambiance lourde qui régnait dans la maison depuis le début des vacances l'affectait plus qu'elle ne l'avait imaginé. À un tel point que ce soir là, avant de se glisser dans les draps de son lit, elle avait fait ses valises, résolue à se tirer dès que les premiers rayons du soleil pointeraient le bout de leurs nez.

Fatiguée d'attendre, la blonde se redressa péniblement et mit les pieds à terre, enfilant lascivement des habits propres choisi au hasard. Dorcas n'avait jamais été matinal, et le silence quasi absolu qui enveloppait la maison avait quelques chose de nouveau pour elle. On n'entendait au loin que le bruit distant des vagues s'abattant sur les rochers de la falaise. D'un geste souple elle boucla ses bagages et quitta la chambre qui abritait ses plus vieux souvenirs d'enfance.

La dernière marche des escaliers grinça sinistrement quand elle arriva dans la cuisine, lui arrachant un petit sourire. Elle s'était montrée plus discrète plus jeune, les innombrables fois où elle avait fait le mur.

"Tu t'en vas."

Dorcas et les deux valises de cuirs qui lévitaient à sa suite s'arrêtèrent d'un même mouvement. Dans l'obscurité, la blonde leva les yeux au ciel en reconnaissant la voix qui venait de l'interpeler.

"Bien vu Sherlock."

Y'avait une touche de sarcasme dans sa voix, pourtant en se tournant vers son frère, elle finit par lui lancer un regard désolé en tentant un sourire qui sonnait bien trop faux. Ils se fixèrent un instant, Francis installé à la table de la cuisine et elle, debout devant l'entrée. Elle finit par lâcher un soupir et laissa retomber ses valises au sol. Elle tira mollement une des chaises de la table en bois et si glissa de mauvaise grâce en sortant un paquet de cigarette de l'une de ses poches.

"Tu ne dis pas aurevoir à Maman?

— Tu l'embrasseras de ma part."

Par la fenêtre de salon, elle avait une vue imprenable sur la mer agitée. Elle s'y attarda pour ne pas faire face à regard plein de reproche de son frère, et alluma le cône de tabac niché entre ses lèvres.

"C'est peut-être pas le moment la laisser seule…

— Elle sera pas seule. T'es là non? Puis moi je deviens folle ici.

Depuis la disparition de son père, sa mère était inconsolable. Elle avait passa l'été à s'occuper d'elle avec Francis et sa femme, mais rien n'y faisait. D'un côté c'était compréhensible, il n'y avait aucune nouvelle, aucune piste qui expliquait leur disparition, que des craintes et des doutes.

" Donc t'estimes que le mieux à faire c'est de fuir?"

Cette fois Dorcas lança un regard blessé à son frère. Ils avaient toujours été très différents. Francis était calme et posé, alors qu'elle, elle se révélait dans l'action... Resté à Howth à attendre des nouvelles tout l'été avait été une épreuve particulièrement douloureuse pour elle.

" Sois pas con Francis, ça n'a rien à voir. Je ne sers absolument à rien ici...
J'ai trouvé un petit truc à Londres, ça sera plus pratique pour les retrouver ou au moins apprendre quelques chose sur ce qui s'est passé...

— T'as intérêt à faire attention à toi Dorcas...

Elle hocha simplement la tête. Il savait pour l'Ordre et n'approuvait pas. S'était bien trop dangereux et elle était bien trop jeune... Mais Dorcas avait fait son choix et ne lui avait pas donné son mot à dire.

À l'étage, le sol craqua, sa mère était certainement en train de se lever. D'un geste, elle écrasa sa cigarette dans le cendrier en face d'elle et se leva. Elle voulait absolument éviter une scène d'aurevoir bien trop lourde avec cette dernière. Elle se pencha, embrassa Francis et sans plus attendre se dirigea vers la porte qu'elle referma derrière elle, quittant la petite maison de son enfance.

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