ROSIER ▲ Words have no power to impress the mind without the exquisite horror of their reality.

« - Je sais ce qu'il vous faut, jeune homme. » Depuis son plus jeune âge il savait qu'un sorcier n'était rien sans baguette. Que ce morceau de bois allait potentiellement changer sa vie et l'aider à franchir les barrières infranchissables qui apparaîtraient sur sa route. Alors, du haut de ses onze ans, il attendait, avec beaucoup d'impatience. Ses deux parents étaient présents, derrière lui, voulant assister à ce moment que tout moldus aurait qualifié de magique. Et puis ce moment arriva, alors que le vendeur tendit à l'enfant une boîte d'un vert foncé. L'objet semblait avoir pris la poussière, ce qui dégoûta Evan qui se contenta de fixer. Voyant qu'il ne voulait pas ouvrir la boîte, le vendeur le fit à sa place, presser de savoir s'il avait vu juste ou non. Et c'était le cas. « - 29 centimètres. Bois de tremble et ventricule de dragon. » La mère d'Evan poussa un soupir alors qu'Evan fixait l'objet comme si celui-ci lui parlait et qu'ils étaient tous deux dans une conversation qu'ils étaient les seuls à entendre et comprendre. Légèrement inclinée et souple, la baguette d'Evan était d'un blanc ivoire saisissant. L'objet perdait en épaisseur dans la longueur et l'embout le plus large était sculpté à l'image de petites pattes de dragons tenant en son centre ce qui semblait être un diamant rouge. Deux longues rainures oscillaient le long de la baguette jusqu'au bout donnant un peu de vie à la lisseur de l'objet. Satisfait, l'enfant hésita même à reposer la baguette dans son étui.

Le maitre passe avant tout. Le maitre est en haut de l'échelle et le maitre accompli une chose tellement incroyable qu'au plus profond de lui, Evan en est jaloux. Il est prêt à tout pour cette cause, tout, mais son plus profond désir, celui qui se cache au plus profond de son âme, c'est d'être aussi important et aussi puissant que celui qu'il admire tant. Evan ne veut pas prendre la place de Lord Voldemort, mais il veut marquer les esprits, autant que lui. Il ne veut pas qu'on retienne son nom comme n'étant qu'un pion de plus. Il veut être LE mangemort, celui dont on redoute la présence. Il veut sortir de l'ombre de son père, prêt à aller plus loin encore, parce qu'il était un Rosier. Et malgré ses envies parfois à l'inverse même des règles imposées par sa famille, il avait ce même besoin de pouvoir et de contrôle sur le monde qui l'entourait. Evan est un ambitieux. Il ne sera jamais satisfait de sa vie tant qu'il n'aura pas cette sensation de l'avoir à ses pieds. Et si un jour il devait se trouver devant le miroir, il savait exactement ce qu'il y verrait. Lui, au-dessus de toutes choses, tel un dieu dont on ne saurait refuser la demande. À ses côtés, l'homme pour qui il avait une foi aveugle. L'homme qui lui avait montré la direction à prendre.

Il n'y a rien de plus futile au monde que la peur. Et à chaque fois que quelque chose l'effrayait, Évan prenait les devants, résolu à effacer toute trace de cette émotion dans son organisme. Une quête parfois stupide qui l'a conduit dans des situations dangereuses dès son plus jeune âgés. Et puis un jour, il a simplement compris, qu'une chose en particulier allait toujours le hanter. Ce n'était pas la mort, ce n'était pas le Maître, ce n'était pas son père ou ses frères... Ce n'était pas le mal qu'il infligeait, mais plutôt une colère inavouée, caché. La première fois qu'un Inferius avait hanté ses cauchemars, Evan avait trois ans. Au fil des années, ce cadavre qui le hantait apparu de plus en plus réaliste et saisissant. Ce qui ne semblait n'être qu'une ombre, prenait des traits plus personnelles. Une fois en cours, un inferius fit une apparition, ayant alors son propre visage. Et puis après son premier meurtre, c'était ses victimes qui apparaissaient. Leur colère résonnait dans son esprit, comme s'il devait constamment justifier ses actes, lui qui ne connaissait pas la culpabilité. Depuis quelque temps, il se demande si cette peur n'est pas en réalité la part inexistence de bonté en lui. La pitié qu'il devrait sans doute avoir. Si les inferi de ses cauchemars n'étaient pas l'image de chaque bonne partie de son âme, s'échappant à chaque fois que sa baguette frappait.

Une lourde dose de fer, ou plutôt le gout métallique du sang lorsqu'a le goûte par inadvertance. La fascination du sang pour Evan n'est pas quelque chose de nouveau. La première fois qu'il s'était coupé le doigt, à première vue bêtement, une partie de lui, semblait l'avoir fait exprès. Il voulait simplement savoir ce que cela faisait, ce que l'on ressentait quand on perdait son sang et il devait admettre que la déception fut relativement grande. Certes, c'était légèrement douloureux, mais pour lui, le sang était à consommer sans modération, à déverser aux litres. Un soupçon d'adrénaline, ou plutôt l'odeur de la peur et tout ce qu'elle engendre. C'est plaisant de lire un regard effrayé. C'est encore plus amusant de sentir un corps trembler, d'apercevoir l'odeur si apaisante de la peur elle-même. On se sent rassurer. C'est généralement de la transpiration, mais à une échelle différente. La terre brûlée, ou plus particulièrement la terre sur laquelle un jour le Maître a marché. Cette terre qui se trouve devant le manoir des Rosier et qui avait pris feu suite à une tentative ratée du jeune garçon. Un jour, du haut de sa fenêtre, il l'aperçut. Et il pensa à ces légendes et ces mythes où certaines personnes vénéraient la terre où Dieu avait marché. C'est ainsi qu'il enferma dans une bouteille de lait un peu de cette terre brûlée, devenu alors sacré à ses yeux. La scène de cet instant est encore intacte dans son esprit. Comme si parmi le chaos, la fumée, la noirceur et les ténèbres, se trouvaient la réponse. Celle qui allait tout changer.

Compétences magiques

Duels : 9/10 ▲ Il s'est toujours vu grand duelliste et sa volonté de savoir manier la baguette à la perfection ne vient pas seulement de son père. Cela vient surtout de sa propre passion pour le pouvoir. Il est évident pour lui qu'un bon sorcier doit savoir se débarrasser des inconvénients rapidement et efficacement. Au fil des années à Poudlard, il a su faire preuve d'une force dont on entend parfois encore parler...
Potions : 6/10 ▲ Il était évident que son éducation ne pouvait pas lui permettre d'être un piètre sorcier à l'intelligence réduit. On lui avait appris déjà trop jeune que l'ignorance était une faiblesse qui pouvait l'anéantir. Evan possède une bonne capacité de concentration, c'est sans doute ce qui lui a permis de garder un bon niveau.
Métamorphose : 6/10 ▲ Sans doute l'un des cours qui le fascinaient le plus à Poudlard. Et celui où il était le plus sage. La possibilité de métamorphose possible l'enchantait. Il était du genre à l'utiliser contre ceux qui disaient un mot de trop sur lui et aujourd'hui, il lui arrive de faire encore des essais pour s'améliorer.
Sortilèges : 8/10 ▲ Inutile de préciser qu'Evan est du genre à vouloir créer ses propres sortilèges, bien que pour l'instant rien ne soit concluant. Il lui manque sans doute l'expérience, mais il n'en reste pas moins excellent dans le domaine.
Légilimancie : 4/10 ▲ C'est son père qui lui a appris et pas d'une façon très douce. L'idée de pouvoir infiltrer l'esprit des gens, a éveillé en Evan de nombreuses envies. Il espère très vite s'améliorer et devenir de plus en plus bon dans le domaine. Il sait la valeur de cette capacité, il sait à quel point c'est utile.
Occlumancie : 5/10 ▲ Il faut être idiot pour un Mangemort de garder son esprit ouvert à toutes attaques. Inutile de préciser que l'ainée des Rosier a une imagination et une prédisposition au plan machiavélique assez impressionnant. Evan s'est beaucoup concentré sur l'occlumancie, parfois effrayé par l'idée qu'on prenne le contrôle sur lui.
Quidditch : 2/10 ▼ Regarder un match ? Pourquoi pas. Mais perdre son temps en entrainement et faire partie de l'équipe ? Même pas en rêve. Evan avait des choses ben plus ambitieuses en tête et clairement ce n'était pas de passer des heures sur un balai à jouer à la ba-balle.
Divination : 0/10 ▼ Il n'a jamais vu l'intérêt, il n'a même jamais posé les pieds en cours de divination. Il trouve ça stupide, convaincu que rien ne peut être décidé par avance si on fait les bonnes choses. Si on prend les bonnes décisions.

If you wish to forget anything on the spot, make a note that this thing is to be remembered.

« - Alors ? Qu'est-ce que c'est ? » Evan fit reculer son frère d'un simple geste de la main avant de se retourner complètement vers lui. À huit ans, il était déjà un peu plus grand que les autres garçons de son âge. Sans doute avait-il hérité cela de son père. « - Tu es trop jeune pour ça, Luke, rentre. » Son frère hésita un instant, avant de finalement repartir, aidant par la même occasion Audran à se relever. Le petit dernier se contentait toujours de suivre ses grands frères, sans réellement comprendre la situation. Evan fixa ses frères, attendant le moment où ils disparaîtraient de sa vue. L'avantage d'avoir trois fils c'est sans doute le fait de ne plus s'inquiéter sur la succession. Pour ça, Edward Rosier était servi. Il pouvait clamer haut et fort qu'il n'avait pas échoué à faire son travail. La lignée des Rosier allait perdurer, et celons-lui pour très longtemps encore. Il plaçait d'ailleurs beaucoup d'espoir sur les épaules de son aîné et Evan le savait. C'était sans doute pour cette raison précise qu'il cherchait toujours à protéger ses petits frères. Comme s'il voulait leur éviter l'énorme poids qu'était leur père. Se baissant de nouveau sur l'objet de son occupation, Evan se mit à réfléchir sérieusement. On pouvait lire sur son visage une drôle de fascination mêlait à de l'inquiétude. Il connaissait un minimum sa mère, qui n'hésiterait pas à hurler et à punir si jamais elle trouvait ses trois garçons dans le jardin à une heure pareille. D'ailleurs, il soupçonnait Luke d'être derrière lui, calmement caché derrière la porte du jardin. Un léger coup d'oeil aurait pu confirmer ses soupçons, mais il n'arrivait pas à fixer autre chose que le corbeau mort sous ses yeux. C'était le troisième en deux semaines. Et Evan se demandait si ce n'était pas lui qui provoquait ça. Mais était-ce vraiment la magie ? Depuis qu'il était en âge d'apprendre les choses, son père lui avait clairement expliqué les choses : Il n'était pas comme les autres. Il était mieux. C'était un sorcier. Et depuis sa naissance, il n'y avait rien de plus réelle que cette certitude. Il aurait simplement aimé que cela apparaisse d'une façon plus... incroyable. Un bruit se fit entendre et Evan se releva automatiquement. Ses parents n'allaient plus tarder à rentrer. Il se mit à courir rapidement vers la porte, retrouvant alors ses frères. Quelques heures plus tard, il entendit une conversation entre ses parents, alors qu'il était en haut des escaliers.

« - Et tu penses que c'est une bonne chose ? » « Es-tu sérieusement en train de me poser la question ? C'est une très bonne chose, ma chère. Une très bonne chose ! » Un soupir, long et sans gêne se fit entendre alors que le jeune garçon fronça les sourcils, essayant d'entendre plus. « - Il va m'accompagner. Il est assez grand maintenant. » Huit ans. Evan avait huit ans quand ses pouvoirs firent enfin leurs apparitions et son père avait attendu trop longtemps à son gout. Il avait presque forcé son fils à pratiquer alors qu'il ne ressentait rien. Pendant quelques mois, il avait même insulté sa femme, persuadé qu'Evan n'était peut-être même pas son fils - ce qui était ridicule. Le soulagement qui s'était emparé d'Edward était si important qu'il y avait désormais plus de temps à perdre. Evan en savait déjà beaucoup, mais ce n'était pas suffisant. Cela ne l'était jamais.

Experience has shown, and a true philosophy will always show, that a vast, perhaps the larger portion of the truth arises from the seemingly irrelevant.

« - Qu'est-ce que tu foutais avec ma soeur, Rosier ? » « - Ta soeur ? » Il se retourna, lançant un coup d'oeil à la demoiselle qu'il avait embrassé plus tôt. Une petite amie ? Sans doute, mais pas pour très longtemps. Les filles, ce n'était qu'une excuse pour faire passer le temps quand il n'y avait rien à faire de plus. Un sourire aux lèvres, il se tourna vers l'élève qui s'était adressé à lui, un grand garçon de deux ans de plus que lui. Son écharpe abordait les mêmes couleurs que la jeune fille, jaune. Il n'était pas intimidé par le frère de sa dernière conquête. Et son sourire le prouvait bien, alors que son regard était planté avec force dans les prunelles noisette de son interlocuteur. « - Je vois... eh bien, tu sais, ta soeur a beaucoup à offrir. Je pense que je ne serais pas le seul à en profiter et tu ferais bien de t'y faire. » Sortant avec rapidité sa baguette en même temps que le fameux grand frère, Evan rajouta : « - Me provoque pas, pauvre blaireau. » Le silence s'installant alors que le jeune Rosier ressenti un coup de coude, signe qu'un professeur était dans les parages, mais cela ne l'empêcha pas de garder son regard concentré sur ce poufsouffle de septième année. Encore une seconde et voilà que le grand garçon laissa tomber, faisant marche arrière et s'éloignant d'Evan, dont le sourire s'était agrandi. « - Tu as bien raison de fuir, de toute façon, je t'aurais avalé tout cru. » Il imita le son des serpents avant de rire avec ses camarades de classe, présent derrière lui. Depuis son arrivée, on le connaissait irrespectueux et anxieux. Il était impulsif, faisant ce que bon lui semblait. Il faisait perdre à sa maison quelques points, mais il en rapportait souvent aussi, ce qui compensait vu son haut niveau. Il n'était pas discret et ça, tout le monde le savait. C'était comme si « futur mangemort » était inscrit sur son front, mais personne n'en parlait réellement. On ne voulait pas avoir Evan sur son dos et c'était compréhensible. S'il lui arrivait de se concentrer pendant les cours, un rien pouvait l'énerver. Une remarque, un fou-rire ou tout simplement la joie de vivre de certaines personnes, pouvait l'irriter au plus haut point. S'il aimait être entouré, il aimait aussi être seul, ce qui posait souvent problème pour ses camarades.

Il commençait aussi à entrevoir un avenir dont lui seul était le maitre, ce qui l'éloignait un peu des règles que sa famille lui imposait depuis le plus jeune âge. Bien entendu, il validait avec plaisir les idéaux de ses parents, mais il avait ce besoin de vouloir marquer l'histoire, d'une façon ou d'une autre, et il était évident pour lui qu'être le parfait fils à papa n'était clairement pas la plus belle façon de devenir une légende. Mais surtout, il appréciait l'amusement, la légèreté et il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas le droit à ça. Le mariage pour garder la pureté du sang ? Avec plaisir. Mais pas maintenant. Surtout pas maintenant. Il se faisait tellement plaisir, qu'il refusait qu'on lui retire cette liberté.

The boundaries which divide Life from Death are at best shadowy and vague. Who shall say where the one ends, and where the other begins?

« - Sin Fawley. » Evan croisa les bras. À seize ans, il avait évité trois fois cette conversation, mais là il était coincé. En même temps, il n'était plus à Poudlard et il n'avait pas d'excuses. L'été était décidément la saison qu'il appréciait le moins. « - Tu l'as déjà rencontré, tu te souviens... » « - Je sais, je sais. » Le jeune garçon souffla, se redressant légèrement. Il aimait beaucoup sa mère, mais il ne supportait plus qu'on lui dise quoi faire et ça, elle s'en rendait compte. Sin avait deux ans de moins et elle n'était pas déplaisante à regarder, mais c'était trop tôt pour Evan et jusqu'ici, il ne s'était pas privée de le dire. Il fallait croire que ses mots n'avaient aucun impact sur ses parents, notamment son père. « - On va annoncer vos fiançailles la semaine prochaine. C'est compris. » Les yeux dans les yeux, le père et le fils se regardaient comme si c'était un jeu et que le premier à dévier le regard allait perdre. Malgré l'arrogance d'Evan et son entêtement, il n'était pas encore assez fort pour réussir à faire face au chef de famille. Il était donc dans l'obligation d'accepter et cette idée l'énerva au plus haut point. Il se releva du canapé, furieux, donnant un coup sur le premier meuble qui s'interposa à lui, faisant ainsi sursauter l'elfe de maison qui se trouvait plus loin dans le couloir.

En remarquant la bête, Évan lançant un regard glacial avant de monter dans sa chambre. Comme toujours il s'arrêta en hauteur, laissant le silence prendre le dessus avant d'écouter ses parents qui reprenaient la conversation. « - Je n'aime pas du tout ça. Pas du tout. » « - De quoi tu parles . Ne me dis pas que tu es contre, nous en avons déjà discuté et il est hors de question qu'Evan n'épouse pas... » « - Ce n'est pas ça, Edward, calmes-toi. Je te parle de ton fils, il est incontrôlable. » Elle marqua une pause alors qu'Evan se pencha sur le rebord de l'escalier, regardant les ombres de ses parents sur le sol. « - On sait de qui ce garçon tient son tempérament. » La voix de sa mère était terriblement accusatrice et le sourire d'Evan apparu, préméditant la colère de son père qui n'allait pas tarder à se faire entendre. « - Ne me met pas la faute dessus. » Il ne voyait pas ses parents, mais quelque chose lui disait que son père avait violemment attrapé sa mère. « - Il épousera la fille Fawley et il n'aura pas le choix. Maintenant cesse de t'inquiéter ! » Le pauvre sourire du garçon s'estompa se muant en une colère frustrée. Il devait trouver une solution et vite.

Il ne pouvait pas échapper aux fiançailles et il le savait. En une semaine, il n'avait pas le temps d'élaborer quoi que ce soit de concluant. Mais sa dernière année à Poudlard semblait prometteuse. Il allait jouer le jeu, seulement pour quelques mois avant de profiter des premières vacances pour trouver un moyen d'annuler tout ça. De mettre un terme à ce lien si envahissant que son père le forçait à accepter.

Science has not yet taught us if madness is or is not the sublimity of the intelligence.

C'était un évènement à fêter et ça, malgré ce qui s'était passé au cours de l'année, son père le comprenait. Bien qu'un peu perturbé par la façon dont son fils ainé prenait sa vie en main, Edward Rosier et sa femme avaient laissé tomber. C'était une cause perdue. Par chance ils avaient deux autres fils et Luke n'allait certainement pas faire les mêmes choix que son frère. Pour cela, le chef de la famille allait s'en assurer. En attendant, Evan avait obtenu sa marque et cela sans réelle difficulté. Il était plus sauvage que son père, plus indomptable et sa loyauté pour Lord Voldemort dépassait l'affection qu'il avait pour sa famille entière. Il était évident qu'il ferait un meilleur travail encore, mais pour l'instant, il avait le droit de fêter son nouveau statut avec sa famille et il avait le droit de commencer comme les autres, au bas de l'échelle. C'est naturellement avec sa cousine Narcissa qu'il avait d'abord longuement discutée de ses nouvelles responsabilités. Il ne prenait pas mal son inquiétude, bien au contraire. La place que la jeune femme avait dans sa vie était toute particulière et il appréciait les moments qu'il partageait avec elle. C'était sans doute bien la seule à avoir le droit à un traitement de faveur. C'était autre chose concernant le mari de celle-ci, qu'Evan ignorait un minimum, décidé qu'il était désormais assez grand pour faire ce qu'il devait faire sans le consentement ou les conseils de qui que ce soit. Par chance, il y avait quelqu'un qui ne l'empêchait pas de respirer dans les ténèbres, une lueur d'approbation qui lui faisait pousser des ailes. Un jour, il ferait partie des favoris et cela Bellatrix le lui promettait. Des paroles qu'il n'oublierait jamais et qui renforçaient aujourd'hui encore son entêtement. S'il n'y avait pas eu ce petit souci de fiancée, le monde aurait été parfait. Mais chacun en ce monde avait ses problèmes et Evan, pour l'instant, savouré avec un plaisir non caché son rôle dans la quête de Lord Voldemort.

Faire le ménage. C'était un peu son rôle principal, au vu de ses talents de duelliste. Si un groupe ou une personne posait problème, il n'y avait pas à hésiter. Evan y allait, sans poser la moindre question. Il ne refusait jamais une mission, presque honoré à chaque fois qu'on lui envoyait une directive. S'il appréciait tout particulièrement son nouveau passe-temps, il avait aussi un don pour chercher les ennuis et pour se retrouver au beau milieu de combat qui n'était pas les siens. On entend souvent son rire résonner quand victoire il y a et même lorsque les choses ne se passent pas comme prévu - ce qui arrive moins souvent ceci-dit - il ne se laisse pas abattre par la situation, toujours à l'affut d'un plan de secours pour rattraper la situation.

It is by no means an irrational fancy that, in a future existence, we shall look upon what we think our present existence, as a dream.

« - Le sang doit couler, couler, couler... » Il riait, gardant ses mains dans les poches, lançant de temps en temps des coups d'oeil à l'autre bout de l'allée. L'un de ses nouveaux amis était à ses côtés, tous deux attendaient visiblement quelqu'un devant Barjow & Beurk. Ceux qui passaient devant le duo, avaient depuis longtemps compris qu'il valait mieux éviter le regard d'Evan. Il donnait l'impression de pouvoir lire chaque regard, de comprendre chaque battement de coeur. Perdant impatiente, Evan laissa son collègue des forces du mal pour marcher dans un labyrinthe de ruelles qu'il semblait connaitre par coeur. Et alors qu'il semblait résigné à rentrer, puisque son rendez-vous ne s'était toujours pas montré, une main se posa sur son épaule. Son instinct de survie le fit réagir au quart de tour, avant qu'il ne baisse sa baguette et que son sourire ne s'élargisse. Un homme se trouvait devant lui, plus âgé avec des traits marqués par l'expérience et le temps qui s'était écoulé. Sans un mot, il déposa dans la paume de la main du jeune sorcier un morceau de papier avant de repartir, comme un fantôme errant sans but. L'excitation se fit sentir dans les tremblements d'Evan qui dépliait le morceau de parchemin. Et puis un rire, à la fois nerveux et joyeux. Voilà qu'il avait sous la main des indications concernant l'emplacement actuel d'Alastor Moody. Il devait agir vite. Il refit marche arrière, trop rapidement, avant de faire signe à son ami de le suivre. Il devait faire quelque chose, cela le démangeait. Il sentait que la gloire ne lui serait accordée que si lui seul parvenait à mettre un terme à la vie de l'auror. Il en faisait une affaire personnelle, car plus il échouait, plus cela augmentait son désir de mettre fin à la vie d'Alastor. Une idée qui avait pris la forme d'un besoin dévorant, consumant le jeune Mangemort qui se plaisait à jouer les chasseurs.

On n'entendait que le son de ses pas. La lenteur de sa marche donnait à cette étrange musique un rythme de condamnation. Il retira son long manteau noir, qu'il posa sur un meuble visiblement fait pour autre chose. Il n'avait pas réussi à se rapprocher de l'auror comme il l'aurait souhaité, mais cela n'effaçait pas ce sourire malin qui était apparu depuis son apparition dans la demeure familiale. Alors qu'il était encore à quelques mètres de l'énorme salon, il reconnut les voix des personnes présentes. Il tenta de se recoiffer, avant d'apparaitre à l'entrée de la pièce. « - Félicitations, Petit-frère. » Son regard dévia un instant sur la jeune Sin avant que sa mère n'accoure vers lui, visiblement choquée par un léger détail qui était passé inaperçu aux yeux du Mangemort. Inquiète, elle se tourna vers son époux, montrant le sang qu'elle avait désormais sur les doigts. Une légère coupure a l'oreille gauche. Une blessure qui aurait pu être dramatique...