Lolita × Ils flottent, reprit le clown. […] Viens flotter avec nous.

Baguette : Bois de cerisier et plume de phénix, 25 cm.

Miroir du Riséd : Mon père. Enfin, un homme étant, supposément, mon père puisque je n’ai jamais vu sa trombine ni de loin, ni de près. Mais il me ressemble dans le miroir. Ma mère hurlait toujours que je lui ressemblais effroyablement.

Épouvantard : Un crucifie en feu. Une étrange image dans le monde sorcier, une que personne ne comprend. Mais ce sont deux choses qui m’ont… traumatisée. Moi qui pense encore, parfois, qu’un jour on me brulera pour sorcellerie.

Amortentia : Mon amortentia est brutal. Sans aucun doute, il vous donnerait la nausée. Il sent la réglisse, première friandise que l’on m’a offert ; une camarade de classe quand j’avais neuf ans, et puis mon premier bonbon sorcier fut une baguette magique à la réglisse. Il sent l’hydromel aux épices, mon premier alcool, et l’une de mes premières meilleure soirées. Et il sent le sang, mon sang, odeur à laquelle j’ai été trop habituée et dans laquelle je trouve un certain réconfort maintenant.

Compétences magiques
Duels : 7/10
Potions : 10/10
Métamorphose : 6/10
Sortilèges : 8/10
Légilimancie : 0/10
Occlumancie : 3/10
Quidditch : 6/10
Divination : 0/10

Ma mère est folle. Ce n’est pas moi. Je ne suis pas méchante. Je ne suis pas folle moi. Ce que je fais est vrai. Ce n’est pas moi. Ma mère est folle. Je ne suis pas méchante…
Ce genre de litanies a très souvent tourné dans ma tête, jusqu’à ce que je me calme. Jusqu’à ce que je m’adosse à la paroi du placard dans un soupire. Fixant, sonnée, le vieux crucifie de mon arrière-grand-mère fixé sur la paroi d’en face.  En attendant que ma mère se calme, et me laisse sortir. Je ne suis pas un monstre, non. Ou alors nous sommes une sacrée communauté de monstres fichtrement bien organisée, nous, le monde des sorciers. Mais ça à l’époque, je ne le savais pas encore, et m’en convaincre fut particulièrement difficile. Et je fus sans doute l’une des personnes les plus heureuses de recevoir sa première lettre de Poudlard. Celle qui justifiait tout. Celle qui me prouvait que j’avais raison, que n’étais pas un monstre, que ma mère était folle, et que j’avais le droit de vivre.
Ma mère était, et est toujours je suppose, folle à lier. Maintenant, avec le recul, je conçois plus le truc. Enfin… Elle est stupide et effrayée. Donc comme ça oui, cela se conçoit. C’était une femme peu cultivée, à qui on a inculqué un enseignement religieux rude et… lobotomisant, peut-être. Elle avait tenté d’y échappé par le sexe, comme d’autres avant et après elle. Et elle fut « punie par la grâce divine ». D’après elle. En enfantant de moi. Un monstre. Toujours d’après elle. Mon père fut l’un des nombreux passants de son entrejambe. Elle ne sait pas son nom. Ou ne veut pas le savoir. Je ne sais pas s’il est sorcier ou moldu. Je l’ai cru au début, que j'avais des racines sorcières, et puis j’ai appris qu’il était possible de naître sorcier de parents moldus, alors je ne sais pas. Enfin bref, les 11 premières années de ma vie se résument cruellement à l’école, à l’église et au placard.

ollivander:

On ne peut pas dire que mon immersion de la monde de la sorcellerie fut chose facile. Une semaine avant ma rentrée dans ma nouvelle école, une femme déléguée par le Ministère de la magie vint me chercher. Elle fut en charge de moi tout ce temps-là, pour m’expliquer les bases du nouvel univers dans lequel j’allais plonger la tête la première, et pour m’aider à préparer cette fameuse rentrée. Heureusement qu’elle était patiente, même si j’ai une certaine facilité d’adaptation et que j’ai résisté de toutes mes forces aux maximes et préceptes de ma mère, ce n’était pas évident de passer de l’autre côté du miroir. Je voyais, je comprenais, tout expliquait ce que j’étais et me rassurait, mais mon cerveau bloquait. J’eus finalement un déclic lors de ma répartition à Poudlard. C’était peut-être une pauvre habitude, comme de dire merci, mais les acclamations que je reçus de la maison dans laquelle on venait de m’envoyer m’arrivèrent avec une violence extrême en pleine face. Quelqu’un voulait bien de moi. Je dois être une des rares grognasses à avoir fondu en larmes à ce moment-là.

Dès lors, ma vie s’arrangea grandement. Même si je restais encore et toujours un ovni dans mon nouveau milieu. Non seulement je faisais partie de tous ces né-moldus qui découvraient ce monde. Mais en plus de ça, je devais composer avec ma religion, et mon caractère détaché. Donc je restais une grande marginale, plutôt « renfermée » et en tout cas très mystérieuse pour la plupart de mes petits camarades. Bon, résultat des courses, ma première année, si elle fut mieux que tout l’avant, elle resta nettement moins bien que l’après. D’ailleurs, en fin de première année, madame Swanson, la dame du Ministère, vint m’apprendre qu’elle m’avait trouvé une famille d’accueil sorcière pour passer l’été. Heureusement. Je n’avais jamais imaginé une seule seconde retourner chez ma mère. Surtout vu la façon dont elle m’avait fichue dehors. Et cette famille fut très bien. Bon gré mal gré avec mon caractère, les choses se passèrent plutôt bien.

Par la suite, mon statue de marginale ne changea pas beaucoup, mais mes rapports avec les autres beaucoup plus. Mes camarades commencèrent à me découvrir joueuse, fêtarde, partante pour toutes sortes de combines plus ou moins nettes, derrière mon apparence détachée. Enfin, je le suis vraiment. Mais je fais de mon mieux, jour après jour, pour « réintégrer mon âme dans mon corps ». Arrêter de flotter au-dessus de mon environnement et de moi-même, de tout juger, et de tout calculer. J’essaye juste de… laisser couler. Malheureusement, j’ai fréquemment besoin d’arriver à certains extrêmes pour arriver à me sentir en vie. Ce qui peut faire de moi l’une des gryffondors les plus turbulents. Même si je reste l’une des plus sages en un sens, car je connais presque toujours les tenants et aboutissants de mes actes, et jamais je n’entrainerai quelqu’un d’autre dedans sans qu’il prenne pleine conscience et responsabilité de ce qu’il va faire. Au final, je suis au tant seule et calme sur mes potions et sortilèges, qu’entourée et joviale.
Enfin, il ne faut pas croire que je suis appréciée de tout le monde. Je suis trop particulière pour beaucoup. Parce que je suis le genre à te snober si je sens que nous allons vers l’affrontement, parce que j’ai vraiment autre chose à foutre et que ton existence à au final peu d’impact sur la mienne. Parce que je suis le genre à te dire que « oui tu es une imbécile d’être sortie avec ce type, on t’as tous dit que c’était un salopard. T’aurais mieux fait de nous écouter. Maintenant t’arrêtes de pleurer et soit tu lui colle un pain, soit tu passes au suivant », au lieu de faire de la « fausse » compassion. Parce que pour aider, oui, je peux être dure si c’est le mieux à faire. Parce que si tu me fais vraiment du mal, ça risque de mal tourner pour toi. Parce que ça agace certains Serdaigles et professeurs que j’invente une bonne partie de mes sortilèges. Parce que je passe encore pas de sales périodes quand mon passé me rattrape.
Mais ceux qui s’accrochent au début, n’ont plus envie de me laisser après. On me dit que je suis vraie, intelligente, folle, ou un peu bête des fois parce que têtue et intransigeante, et une vraie brute mais ça fait rire les mecs. On aime bien me faire tourner en bourrique parce que je prends beaucoup les choses au premier degré (enfin surtout à l’époque) et on aime bien mon humour à deux balles et mes essaies de vannes. On aime bien me taquiner sur ma pudeur. On aime bien me voir pompette parce que j’offre des spectacles impressionnants apparemment.

Bref, je me suis à peu près trouvé moi, j’ai trouvé mon monde. Maintenant, il va falloir que je trouve ma place dans ce monde, en plein bouleversement. Et pour ce, je ne serais pas contre retrouver mes racines sorcières. S’il y a.