Alastor (Moody) Maugrey - Il est parti en emportant un souvenir de moi...

Baguette :Au cours de ma vie, j’ai changé de baguette à de nombreux reprises. Celle que je détiens également est en bois d’ébène et mesure précisément 28,9 cm. Elle contient en son coeur une unique plume de phénix. Je la possède depuis quelques années maintenant. Elle est une fidèle compagne même si elle ne manque pas de caractère. Je peux dire qu’il s’agit de la meilleure baguette que je n’ai jamais possédé...

Miroir du Riséd : Je ne me suis jamais trouvé face à ce miroir. Mais pourtant je sais ce que j’y verrais. Certains pourraient penser que mon plus grand désir serait de voir le monde débarrassait à jamais de l’immondice des mages noirs. Il est vrai que l’idée a de quoi me plaire mais je sais que le reflet du miroir sera tout autre. Je suis un solidaire. Je vis en célibataire depuis de nombreuses années. J’aurais pourtant aimé avoir une famille, une femme et des enfants. Connaître le plaisir de rentrer chez soi après une longue journée de travail et de retrouver les siens autour d’une table. Mais je me refuse cette vie. Ma mère a du m’élever seul après la mort de son époux. Je ne souhaite pas laisser une veuf et des orphelins derrière moi.
Cependant je ne peux pas m’empêcher d’envier un peu mon meilleur ami Barty. Cet homme ne connaît pas sa chance. Il est malheureux qu’il ne prenne pas plus de temps de profiter des siens. Il finira par le regretter un jour.

Épouvantard : A ma plus grande honte, ma mère dans ses mauvais jours. C’était une femme exceptionnelle mais quand elle se mettait en colère, elle devenait absolument terrifiante. Je craignais toujours de la décevoir et de la voir prendre ce regard sévère avant qu’elle ne se mette à hurler... J'en ai encore la chaire de poule...

Amortentia : Je pense à l'odeur de l'herbe fraichement coupée le matin quand la rosée n'est pas encore devenue vapeur, au parfum d'un vieux livre trouvé au cœur d'une bibliothèque et à celui de l'océan quand les embruns vous fouettent le visage. Absolument délicieux.

Compétences magiques

Duels : 9/10
Potions : 6/10
Métamorphose : 6/10
Sortilèges : 9/10
Légilimancie : 4/10
Occlumancie : 4/10
Quidditch : 2/10
Divination : 0/10

«Nous allons voir ton père...»

Ce fut les mots qu’avaient proposé Madame Maugrey au moment de quitter la demeure familiale avec le petit Alastor dans les bras. Ils avaient pris le magicobus pour se rendre dans la petite ville voisine qui était bordée par un vaste cimetière au pied d’une antique église anglicane. Certaines pierres tombales étaient si anciennes que les noms de personnes au dessus apparaissaient partiellement effacés. Mais pour Alastor cela n’avait que peu d’importance. L'enfant, d'à peine âgé de dix huit mois, ne savait pas lire.

En fait il n’était pas vraiment certain du but de leur petit périple. Sa mère lui avait dit qu’ils allaient voir son père. Alastor savait ce qu’était un papa. Il avait été rendre visite à ses cousins : les Fawley et avait vu le père de Setrius donc il avait une vague idée de la chose.

Mais maintenant qu’il était debout auprès de sa mère à regarder une stèle semblable à toutes celles se trouvant dans le cimetière, il avait quelques doutes. Son papa à lui était une pierre ?

«Ton père était un homme courage, Al, un grand Auror, un mari aimant et il aurait été sûrement un bon père qu’il en avait eu le temps. Il est mort en héros.»

Alastor écouta parler sa mère. Les mots n’avaient pas de sens pour le jeune garçon. Il ne savait pas ce qu’était un héro, ni un époux, ni un Auror et la mort était une notion qu’il ne maîtrisait pas bien également. Mais même s’il ne comprenait pas tout, il voyait bien l’air triste et chagriné de sa mère. Elle regardait la pierre gravée et ses yeux se remplissaient de grosses larmes. Alastor prit la main de sa maman et celle ci tourna la tête vers lui.

«bobo maman ?» demanda le garçon avec inquiétude. La veuve laissa filer un sourire devant l’innocence de son fils. Elle lui prit dans ses bras et le serra contre lui. «Je t’aime mon petit homme...»

Alastor sourit et déposa un baiser sur la joue rose et fraîche. Madame Maugrey (Elle avait toujours refusé de reprendre son nom de jeune fille à la mort de son époux) quitta le cimetière après un dernier regard sur la tombe...






«Tu as ton sac ?
-Oui
-Ta baguette ?
-Oui
-Ton chaudron ?
-Oui
-Penses a m’envoyer un hibou dès que tu seras arrivé.
-Oui
-Sois prudent surtout. N’oublie pas vigilance...
-Vigilance constante. Oui Mère, je sais.
-Et mets ton écharpe pour sortir. Je ne veux pas que tu sois malade la première semaine !
-Mère... je vais finir par rater le train...»

Alastor embrassa Madame Maugrey et entra dans le poudlard express. Le petite garçon avait bien grandi. Il allait sur ses douze ans et comme tous les sorciers de Royaume-Uni il avait reçu la lettre lui indiquant son admission à Poudlard, l’école de magie et de sorcellerie. Sa mère était si fière. Elle n'avait aucun doute sur l'entrée de son fils au collège. Alastor montra des dons magiques très tôt dans son enfance mais elle était heureuse de voir son petit garçon devenir doucement un homme et suivre les traces de son père...

Alastor mit pas moins d’une demi heure à trouver un compartiment qui lui convînt et respectât la majorité des consignes de sécurité que lui avaient inculqué sa mère. Il prit place aux côtés d’une fille de première année qui ne faisait pas parti de la longue liste des rejetons de sang purs, potentiellement mages noirs, que Madame maugrey lui avait interdit de fréquenter.

L’inconnue tourna vers lui son regard gris et Alastor sentit monter en lui en sensation étrange dans le creux de son estomac. Comme si une nuée de papillon avait décidé de faire leur nid dans ses viscères. C’était à la fois terriblement douloureux et follement agréable.

- Bonjour, lança-t-il plus sèchement qu’il l’aurait voulu pour cacher son malaise. Cette place est libre ?
- Oui.
- Super.

Il eut un silence gênant. La jeune fille regarda Alastor d’un air dubitatif. Ce dernier s’efforça de l’ignorer jusqu’à ce qu’elle décidât enfin détourner la tête pour contempler le paysage qui défilait devant eux alors que le Poudlard Express s’enfonçait vers le nord de l’Angleterre.

Libéré de l’attention que cette étrangère portait pour lui, Alastor se dit que, tout compte fait, il aurait bien aimé lui parler et connaître son nom. Au bout de quelques minutes, il s’éclaircit la voix et déclara :

- Sinon je m’appelle Alastor Maugrey et toi ?

La jeune fille lui accorda à nouveau de contempler ses magnifiques yeux gris et les papillons reprit leur envol dans le ventre d’Alastor.

- Minerva McGonagall...







Alastor marchait dans les couloirs de Sainte Mangouste. Les années avaient encore passé et les dernières traces de l’enfance avait déserté le visage de Maugrey. L’homme ralentit le pas et arriva devant la chambre 636. Il resta un court instant immobile à observer la petite plaque numérotée sur la porte. Elle exerçait sur lui une certaine fascination. Alastor finit de profondément et rentra.

Elle était allongée sur le lit, les yeux clos. Sa cage thoracique se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration régulière. Elle avait les traits creusés par la maladie. Elle apparaissait tellement fragile et vulnérable. Jamais Alastor n’aurait imaginer Madame Maugrey finir d’une telle façon, terrassée par un microbe, une créature microscopique et insignifiante.

Le fils s’avança et prit place sur le fauteuil réservé aux invités près du lit. En silence, il attendit que sa mère n’ouvrât les yeux. Ceci se produisit dans la demi-heure qui suivit. Madame Maugrey battit des paupières un instant cherchant à se rappeler du dernier rêve qu’elle avait fait. Elle était dans un immense jardin rempli de millions de fleurs. Il y avait Invictus. Il était beau, jeune et fort comme le première jour de leur rencontre. Et, elle aussi, était belle, fine et radieuse. La maladie et la mort n’avaient pas cours dans cette prairie. Ce fut un rêve magnifique.

Madame Maugrey sentit la présence de son fils et tourna la tête.

_ Al ? Tu es là depuis longtemps ?
_ Quelques minutes à peine...

La mère savait bien que son fils lui mentait. Il aurait été capable d’attendre des heures qu’elle quittât son sommeil pour pouvoir lui parler. Alastor était un brave garçon, le meilleur fils qu’une mère puisse rêver.

_ Je rêvais de ton père...
_ C’était un beau rêve alors...
_ Un très beau rêve. Parle moi de ta journée Al. Comment s’en sortent-ils au ministère sans moi ?

Alastor obéit et raconta ce qu’il avait accompli ce jour là. Madame Maugrey l’écouta avec attention, ne manquant pas de faire des commentaires sur certains événementd. Elle donna de nombreux conseils à son fils pour l’aider dans sa tâche d’Auror.

Deux heures passèrent avant que la vieille dame ne montrât des signes d’épuisement. Alastor termina son récit et invita sa mère à se reposer. Cette dernière lui sourit tendrement et d’une main caressa la joue de son fils.

_ Tu as encore oublié de te raser ce matin...
_ Je me laisse pousser la barbe.
_ Ton père portait très bien la moustache. Tu tiens de lui...

La voie de Madame Maugrey se mourut et sa main retomba sur le lit.

_ Je suis fatiguée, Al.
_ Repose toi... Je reviendrai demain.
_ Non Al... Je suis fatiguée de vivre...

La phrase eut la violence d’une gifle pour le jeune homme mais il finit par hocher doucement la tête.

_ Je vais rester cette nuit. Je serai auprès de toi...

Ils se regardaient un instant et échangèrent un sourire triste. Ils n’avaient pas besoin d’exprimer clairement les choses pour les comprendre. Madame Maugrey vécut ses derniers instants en compagnie de son fils. Ils parlèrent encore quelques heures avant que la vieille femme finisse par fermer les yeux. Alastor lui tint la main.

Dehors la tempête s’éleva et d'énormes gouttes commèrent à tomber avec force sur les carreaux de la chambre. Mais rien ne pouvait plus tirer Madame Maugrey de son sommeil. Elle mourut quelques minutes après que la pluie cessât...