calliope (+) we can be heroes just for one day.

Baguette : On n’oublie jamais le jour où on doit choisir sa toute première baguette. Moi, personnellement, je m’en souviens comme si c’était hier. Bien entendu, comme toutes sorcières qui se respectent, je m’étais rendue chez Ollivander afin de me trouver la meilleure baguette, qui conviendrait à la fois à ma personnalité et à mon potentiel magique. Il n’a pas fallu beaucoup de temps à ce cher Ollivander pour me trouver l’objet de tous mes désirs, à savoir, la baguette parfaite. Il a bien compris que je saurai rester fidèle à mes convictions, que c’était dans ma nature de ne pas me plier aux décisions des autres. Et ainsi, c’est tout naturellement que j’aie obtenu une baguette en bois d’Ebène, particulièrement douée pour la métamorphose, mesurant 22 centimètres et contenant un crin de licorne qui ne retire rien à sa puissance.

   Miroir du Riséd : J’ai souvent entendu que la plupart des gens qui se regardaient dans le miroir du Riséd ne voyaient que gloire et richesse. S’il s’agit là du désir le plus profond d’une grande majorité, je ne suis pas persuadée que c’est ce que je verrais, si jamais j’avais l’occasion de tomber sur ce fameux miroir. Bien sûr, je suis le genre de fille à penser que si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue fortement. Et évidemment que pour moi, la gloire, la richesse, c’est d’une importance capitale. Néanmoins, depuis mon arrivée à Poudlard, ces deux choses sont passées au second plan. En vérité, la chose que je désir le plus au monde, ce serait de maîtriser le sortilège ultime de métamorphose. Je voudrais avoir la chance de figurer parmi les animagi. Alors, si je devais être amenée à croiser mon reflet dans ce miroir, je pense que je me verrai prendre la forme d’un animal et en particulier, je pense qu’il s’agirait du serval. Il s’agit déjà de mon patronus, alors je ne vois pas ce qui me pousserait à avoir une autre forme animale.

   Épouvantard : Je suis de ces gens bizarres qui ont peur de choses stupides comme des clowns, mais pas des bestioles tels que les serpents ou les araignées, puisque j’aime à me dire qu’il faut respecter la vie de tous les êtres et que chaque créature est présente pour équilibrer la nature. Et pourtant, mon épouvantard n’est pas un clown tueur. Non mes amis, loin de là. En vérité, je suis quelqu’un de possessif, ce qui est à moi reste à moi et c’est notamment le cas de ma famille. Le problème, c’est cette tension manichéenne qui pousse les sang-purs à devoir choisir un camp. Alors voilà mon épouvantard, ma plus grande phobie. Je vois ma mère, là, gisant sur le sol, couverte de sang. Elle n’a pas la marque des Mangemorts, qui prouve donc qu’elle est restée fidèle à ses convictions, ce qui dans un sens devrait me rassurer. Sauf que c’est tout le contraire. Evidemment, dans mes cauchemars, la raison de sa propre mort est un combat mortel entre mon frère et mon père, tous deux ayant des convictions bien différentes… du coup, j’avoue que j’ai peur que ma famille se déchire et que notre seul pilier, à savoir ma mère, connaisse la souffrance et la mort. Je crois que je ne pourrais pas le supporter. Dans le fond, quelle personne censée le pourrait ?

   Amortentia : Je n’ai eu l’occasion de sentir l’amortentia qu’une seule et unique fois au cours de ma vie, lors d’une leçon de potion donnée par Slughorn. Ce n’était évidemment pas ma propre potion, n’étant qu’une élève moyenne, je n’avais pas réussi à saisir la subtilité de sa fabrication. Néanmoins, je me souviens parfaitement des arômes que j’avais perçus, leur interprétation étant très personnelle, bien entendu. La première odeur, qui se distinguait bien des autres, était celle de la fève de cacao. C’est une senteur très forte qui m’évoque instantanément le chocolat chaud que mon père et moi avions l’habitude de boire dans son bureau, lorsque je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Il avait beau être occupé, il prenait toujours le temps de discuter avec moi, de choses et d’autres. Mais ça, c’était avant que la situation politique de l’univers magique ne devienne un véritable chaos. Le second parfum était celui du shampoing que j’utilise pour laver mon chat, Eros. S’il y a bien une chose que j’aime, c’est cette boule de poils affectueuse que j’ai adopté lors de ma quatrième année. Et puis, la troisième odeur était bien différente des deux autres. C’est ce qu’on appelle la géosmine ou autrement dit, l’odeur de l’humidité causée par la pluie. Elle m’évoque des souvenirs heureux où mon frère et moi jouions dans le jardin, en sautant dans les flaques. Elle me rappelle aussi certaines rencontres qui ont plus compté que d’autres. C’était évident qu’elle ferait parti de mes senteurs, j’ai toujours adoré la pluie.
   

Compétences magiques
   
   Duels : 7/10 ; je n’excelle pas en la matière, mais je ne suis pas la plus mauvaise non plus. Disons que je saurai me débrouiller dans le cas où un assaillant aussi moyen que moi dans cette compétence m’attaquerait. Dans le cas où il serait plus fort, je suis persuadée que je ne ferais pas long feu. Je pense que c’est mon esprit de contradiction qui me pousse à ne pas faire beaucoup d’efforts dans cette matière. Je suis pacifiste, vous savez, alors les duels… je n’en suis pas fan.
   Potions : 6/10 ; là encore, je me situe dans la moyenne. A vrai dire, je pourrai être une excellente élève, si je n’avais pas tendance à surdoser mes mélanges. Et aussi, si je ne cédais pas à la panique aussi facilement. Ah et puis, si je n’étais pas tête-en-l’air aussi… Oui, beaucoup de « si » qui font de moi, une élève pas particulièrement douée dans l’art de mettre en bouteille de puissants sortilèges.
   Métamorphose : 9/10 ; s’il y a bien une matière que j’affectionne, c’est la métamorphose. En fait, j’ai même pour objectif de devenir une animagus. C’est bien le seul projet qui me tienne à cœur, ma seule et unique ambition. C’est pour cette raison que je m’entraîne chaque jour afin de m’améliorer et de finir par maîtriser parfaitement ce domaine.
   Sortilèges : 8/10 ; je ne m’en sors pas trop mal, là encore. Il faut dire que ce cours m’intéresse particulièrement et que, de ce fait, j’ai tendance à plus m’y investir que dans d’autres. J’ai toujours aimé l’idée de dompter à la perfection sa baguette et d’être capable de lancer de puissants sortilèges, non pas pour se battre, mais plutôt pour faire le bien. C’est certainement pour cette raison que, bien que douée en sortilège, je ne le suis pas plus que ça en duel. Même si évidemment, lorsqu’on me cherche vraiment, on finit toujours par me trouver.
   Légilimancie : 0/10 ; aucune compétence.
   Occlumancie : 0/10 ; aucune compétence.
   Quidditch : 6/10 ; je ne suis pas fanatique de ce sport et même si je me débrouille sur un balais, je préfère de loin utiliser des moyens dits plus « pratiques » pour me déplacer, telle que les cheminées ou les portoloins. Et puis, le quidditch peut être vraiment violent parfois et je ne prône pas du tout la violence, comme vous avez sûrement fini par le comprendre. Du coup, je préfère le regarder de loin, dans les gradins, voir le boycotter lorsque ce sont des équipes brutales qui s’affrontent. En revanche, j'avoue que je ne dirai jamais non pour rencontrer les joueurs d'une équipe moins violente que les autres. Quoi ? Certains sportifs sont particulièrement craquants et mon petit coeur ne demande qu'à fondre dans leurs bras musclés.
   Divination : 4/10 ; eh ! Ne me regardez pas comme ça, je suis loin d’être la plus nulle dans ce domaine. Il faut dire que la divination n’intéresse personne, à part les marginaux. Et même si je ne cherche pas à rentrer dans le moule, je ne veux pas forcément être de ces fous qui voient des chiens au fond de leur tasse et qui prédisent de suite le mauvais œil. Moi, dans le fond de ma tasse, je vois une tâche… et pour faire plaisir à notre prof, je dis qu’il s’agit d’un chaton qui joue à la balle. Je me retrouve avec une note presque moyenne, au final et la prof en question est heureuse. Et du coup, tout le monde y trouve son compte.
   

Numéro un ; c'est Isaïe qui a eu l'idée ! (+)

Je daigne adresser un regard plein de culpabilité vers ma mère. Elle est toujours en train de me fixer, son sourcil arqué, elle doute de ma sincérité. C’est bon, je suis fichue, elle a découvert le pot-aux-roses. C’est évident qu’elle sait que je viens de lui mentir, j’ai l’air tellement coupable. N’y tenant plus, je tourne la tête pour croiser le regard de mon frère. Le pauvre est couvert de peinture de la tête au pied. Néanmoins, je me rassure en me disant que je ne dois pas être dans un meilleur état que lui. Ce n’était pas forcément la meilleure idée que j’ai eu, de s’entrainer à la sorcellerie sur des pots de peinture. Il a suffi d’une fraction de seconde pour qu’Isaïe face exploser son pot, incapable de contrôler ses pouvoirs. Evidemment, il ne m’a pas fallu plus de temps pour riposter en lui renversant mon propre pot sur la tête et rapidement, tout est devenu incontrôlable. Et même si, techniquement, le résultat engendré par notre entrainement est aussi bien la faute d’Isaïe que la mienne, il faut reconnaitre que c’est moi qui ai eu l’idée de pratiquer la magie, chose qui nous est formellement interdite en dehors de Poudlard. De ce fait, remettre la faute sur mon grand-frère n’est peut-être pas très sympathique, mais c’est tout ce que j’ai trouvé pour ne pas me faire gronder. Pourtant, je sens, je sais même, que ma mère a compris que ce n’est qu’un mensonge éhonté. Ce n’est pas bien compliqué de le deviner, je ne mens que très rarement. Et son regard accusateur me pousse à me sentir particulièrement coupable d’avoir sauvé ma peau au détriment de celle d’Isaïe, qui évidemment ne conteste pas mes propos, trop gentil à mon égard. Finalement, je me décide à cracher le morceau, n’y tenant plus. Seulement, je n’en ai pas le temps. Ma mère reporte son attention sur Isaïe et lui adresse un grand sourire. « J’imagine que ce n’est pas ta meilleure idée, Isa. Mais ça partait d’une bonne intention, tu voulais aider ta sœur à maîtriser ses pouvoirs. Et pour ça, je suis fière de toi. » Elle dépose alors un bisou sur son front et je me sens verdir de jalousie. Ce qui ne va pas du tout avec mon teint, comme vous vous en doutez. Je dois rêver ! Voilà qu’il récolte tout le mérite de cette idée, qui était pourtant mienne. Ne pouvant me retenir de tirer la couverture sur moi, j’ouvre la bouche et dévoile la supercherie sans honte aucune. « Mais c’était mon idée ! » Aussitôt, je regrette mes propos. Ma mère adresse un clin d’œil à Isaïe, puis se tourne vers moi. Son regard ne manifeste aucune méchanceté et sa voix ne trahit aucune colère. Elle affiche toujours son sourire, même si je sais que dans le fond, elle est déçue de mon comportement. Et elle me le fait savoir. « Je le sais, Callie. Je voulais simplement que tu comprennes qu’on ne tire jamais rien de bon d’un mensonge, qu’il soit petit ou grand. Tu comprends ? » J’acquiesce, même si je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi. Et pourtant, sans s’en rendre compte, ma mère vient de m’inculquer une valeur qui régira mon existence, dès cet instant. Après cette expérience, les mensonges se feront de moins en moins présents dans ma vie. Et la franchise deviendra ma principale qualité.


Numéro deux ; mais je ne suis pas soûle, bordel ! (+)

Je pousse légèrement une énième personne venue me faire remarquer que je devais sûrement avoir trop bu. Elle a tort, ils ont tous tort. Je me sens parfaitement bien. A vrai dire, je me sens tellement bien que j’ai envie de chanter, de danser, d’hurler que la vie est belle. C’est déjà le genre de choses que je pourrais faire dans la vie de tous les jours, mais à cette soirée, j’ai d’autant plus envie de le faire. Et je ne me gêne pas pour mettre mes pensées à exécution, en allant me déhancher sur la piste quand une chanson de Boney M. débute. Une soirée moldue… qui aurait cru que ce serait le genre d’endroit où une MacDougal irait trainer ? A vrai dire, j’ai hésité à venir. Néanmoins, une party girl comme moi ne refuse pas ce genre d’invitation, qu’elle vienne d’une sang-pur ou d’une née moldue, comme c’est le cas ce soir. Je regrette juste qu’Isa ne soit pas venue avec moi, il aurait trouvé son compte parmi les jolies moldues présentes. Et moi, j’aurai eu la satisfaction d’être la sœur du garçon le plus mignon de la soirée. Oh, ne crachons pas sur la marchandise, il y a quelques beaux jeunes hommes à cette soirée. Mais personne n’arrive à la cheville de mon frère, pour sûr. Et certainement pas les crétins que j’ai pu fréquenter à Poudlard, depuis le début de l’année. Eh oui, je suis ce genre de filles dont le cœur ne cesse de fondre pour le moindre bad boy un peu « belle gueule ». A vrai dire, on me l’a brisé un nombre incalculable de fois, ce coeur. Tant et si bien que j’ai fini par mieux encaisser le coup. Et puis, les soirées comme celle-ci aident à faire passer la pilule, je dois avouer. Du moins, tant que j’arrive à tenir sur mes jambes… ce qui n’est actuellement plus le cas, puisque je me casse lamentablement la figure en tentant un pas de danse un peu risqué. « Eh bah, tu crois que tu vas encore réussir à rentrer chez toi ? » me lance un garçon plutôt pas mal, au sourire charmeur. Ah je te tiens, chevalier de mon cœur. « Va en embêter une autre, tu veux ? » lui crache alors une jolie demoiselle aux yeux verts. Le type en question s’en va sans demander son reste, tandis que la fille m’explique qu’il n’est pas le genre de gars qu’il faut fréquenter. Je comprends de suite ce qu’elle entend par-là et ne m’attarde pas plus sur lui. « Tu tiens encore assez sur tes jambes pour danser avec moi ? » me propose-t-elle en m’adressant un regard malicieux. Je ris bêtement en entendant sa proposition, coïncider avec le début d’How Deep is Your Love, avant de me reprendre pour lui répondre  : « Je pense que mes pieds supporteront encore une danse. » Voir même cinquante, si c’est avec cette jolie fille. Après tout, qui a besoin d’hommes quand les filles, elles-mêmes, sont capables de s’occuper des demoiselles en détresse comme moi ?


Numéro trois ; tout va parfaitement bien, ne t'en fais pas. (+)

Je glisse discrètement à Isaïe alors que son regard inquiet se pose sur moi. Cependant, il n’est pas dupe, il sait que ce n’est qu’un mensonge ayant pour but de le rassurer. Ca ne fonctionne pas, de toute évidence. Il continue de me fixer, mais je l’incite d’un signe de tête à arrêter. Il finit par s’exécuter et reprend sa discussion avec ses camarades tout en piquant farouchement dans sa viande. Je sais pour autant qu’il n’en a pas fini avec moi et que dès qu’on aura un moment seul, il me forcera à cracher le morceau. En attendant, je profite de ce moment de répit pour cesser de sourire, une seconde. Il est vrai que ce n’est pas dans mes habitudes de déprimer ou d’être triste. Toute personne qui me connait un minimum, et ils sont nombreux, sait que je suis l’éternelle optimiste qui s’efforce toujours de trouver du bon, même dans les pires circonstances. Pour autant, ces derniers temps, mon moral est au plus bas. La raison n’est pas mes déboires amoureux, ça, j’ai fini par en être habituée, je tourne plus vite la page. Non, c’est tout autre chose. Ma famille. Isa sait ce qu’il se trame chez nous. Il est bien le seul, à part moi, d’ailleurs. Mon père et ma mère ne s’entendent plus. Cela n’a rien avoir avec leur amour perdu, non. Disons plutôt que c’est en lien avec la situation politique actuelle. En tant que sang-purs, il est presque de notre devoir de choisir un camp. Or, si pour ma mère, il est évident que rien ne la poussera à dénigrer les personnes qui ne sont pas de sang-purs, mon père est en plein doute. Il s’inquiète pour sa famille, évidemment. Il veut la protéger et ne sait pas vraiment si choisir ce camp plutôt que l’autre l’aidera à assurer la sécurité de ses enfants. Et forcément, ça crée des tensions dans notre famille. Des tensions qui me travaillent de plus en plus, tant et si bien que j’ai du mal à fermer l’œil, la nuit. Evidemment, Isa l’a remarqué et il n’est sans doute pas le seul. C’est pour cette raison que je m’efforce de sourire, de rester positive et de me sortir cette histoire de la tête. Je veux profiter de mes seize ans et encore plus de mes dix-sept ans prochains, parce qu’on a qu’une fois la majorité sorcière. Et rien n’y personne, et surtout pas Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ne viendra gâcher mon enthousiasme par rapport à ces deux ultimes années scolaire à Poudlard. « Eh les gars, souriez, ça fait jeune ! » dis-je à deux camarades trop coincés, avant d'éclater de rire face à leurs têtes scandalisées. Et par ce simple rire, je sais qu'Isaïe a compris que je suis déterminée à aller mieux. Je ne dois plus m'inquiéter, les choses finiront forcément par rentrer dans l'ordre... mais n'est-ce pas là le quatrième mensonge de ma vie ?