Dhul, « Sleepwalking under the orient sun »

Baguette : Dhul possède une belle baguette en bois de chêne. Longue, mais noueuse, elle a une forme qui dépasse, pour la majorité, ses professeurs qui se sont toujours demandés si elle n'était pas fausse à la base. Une racine, voilà ce que l'on dirait. Fidèle, sombre, et prompt aux maléfices, la baguette de Dhul est redoutable dans l'exercice de métamorphose. Elle mesure 35 centimètres. En son cœur, on y trouve un ventricule de dragon : Un Sanp du Kashmir.

Miroir du Riséd : Un père moins proche des traditions, et une mère beaucoup plus vivante et moins passive au sein de la famille. Dhul est le second d'une fratrie de quatre enfants (par ordre chronologique : Aftab, Dhul Fiqâr, Ibsan, et Sana (la seule fille)). Il tient dans ses mains un balais volant et porte la tenue de son équipe de Quidditch préféré : les Tornade de Tutshill.

Épouvantard : Une manticore. Il a peur des manticores.

Amortentia : La banane prédomine toutes les senteurs qui s'y trouvent, et les énumérer toutes serait long et fastidieux. Nous allons donc énumérer celle que nous sentons le plus, afin de rester un minimum pointilleux. La banane est son fruit préférée, et c'est une odeur qui est capable de lui faire faire des détours d'une heure ou deux juste pour manger une banane. Il aime l'odeur de la verveine et du masala. Il aime particulièrement l'odeur du cheese nan quand sa mère les sort du four. Une pointe de cuir vient corser le tout.

Compétences magiques :

Duels :7/10.
Il aime l'adrénaline. C'en est une certitude. Vivre dangereusement le fait se sentir vivant, libre. C'est quelque chose qui l'aide à avancer chaque jour, à se surpasser. Le seul trait de caractère qu'il semblerait avoir avec son paternel.
Potions : 4/10.
Demandez-lui de mettre de l'eau dans un chaudron, et de suivre les ingrédients d'une recette, ça, il en est capable. Comprendre la complexité de chaque geste, ça non. Et c'est ce qui lui fait défaut. Faut dire que chez lui, la personne qui touche les fourneaux et tout ce qui s'y rattache, c'est sa mère et uniquement sa mère.
Métamorphose : 8/10.
Sa matière préférée. Il adore ça. Rien de plus magique à ses yeux que de changer l'apparence de quelque chose en quelque chose d'autre. Devenir un animagus est un rêve, mais il préfère que cela ne reste qu'un rêve. Il est bien trop feignant pour se plonger des heures, des journées, et des semaines voir des mois ou des années dans des bouquins pour un résultat qui ne lui servirait probablement à rien, surtout qu'il faut se ficher au ministère. Le sortilège de transfert est son préféré.
Sortilèges : 7/10.
L'explosion de la magie au bout de sa baguette magique, pouvoir influer sur son environnement grâce au sortilège est quelque chose qu'il adore. Il pourrait être un bon Serdaigle.
Légilimancie : 2/10.
Dhul Fiqâr est jeune. Il se fiche bien de ce que les autres peuvent penser quand ses propres problèmes lui prennent déjà toute son énergie. Il sait ce qu'est la legilimencie, mais sans plus. C'est un peu comme un viol de l'esprit d'une autre personne.
Occlumancie : 4/10.
S'il a ces points-là, c'est uniquement grâce à son fort caractère. Il est têtu, mais pas infaillible. Retord, avec un esprit légèrement biscornu, Dhul n'aime pas se dévoiler.
Quidditch : 8/10.
Son sport préféré, sa passion, sa vie. Le Quidditch est toute sa vie. Il aime ce sport, il aime les sensations que ça lui procure, et il aime par dessus tout l'émerveillement des filles sur sa personne lorsqu'il parvint à faire une prouesse digne des plus grands joueurs. Dhul pratique depuis qu'il sait monter sur un balais. C'est probablement son seul point commun avec son paternel et son frère aîné.
Divination : 0/10.
Il a essayé. Et il a vite abandonné. Comment peut-on se prédestiner pour une pareille chose ? Si au départ il l'avait choisi uniquement pour emmerder le paternel - la divination et ses arts sont contre-indiqués dans le Saint Coran -, il a vite déchanté pour finalement roupiller ou faire ses devoirs des autres matières jusqu'à sa sixième année où il a vite laissé tombé.

Dhul Fiqâr est un jeune homme à la face arrogante, et au regard coquin. Fier, noble et charismatique, il en impose peut-être plus que son frère aîné. Ses traits de visage sont, certes plus barbares, mais plus masculin. Et c'est probablement l'une des raisons qui font qu'il est énormément apprécié chez les jeunes filles de sa communauté. L'Angleterre des années 70-80 étant beaucoup trop raciste, il était donc rare de voir des crushs interraciales, bien qu'il est arrivé à Dhul d'en pincer fortement pour certaines de ses camarades à l'école.

Poudlard était son paradis. Loin des préceptes et des traditions de la famille et sa culture, il en a profité pour faire pas mal de conneries, malgré les remontrances de son frère aîné qui s'évertuait, tant bien que mal, et ce, malgré les diverses tentations, à respecter l'éducation des Patil. Alors, lorsqu'il rentrait à la maison, Dhul se sentait comme enfermé, comme si on lui avait retiré des ailes qu'il s'était fabriqué grâce à Poudlard, et au Quidditch qu'il pratiquait grâce à son appartenance dans l'équipe de sa maison au poste de Poursuiveur.

Août 1977. Le ramadan venait d'être rompu. Le soleil venait de se coucher, et dans le quartier pakistanais, les lumières et les rires s'éveillaient avec joie, le tout tintés de cliquetis de cuillères qui tapent la vaisselle. Dhul s'empiffrait déjà de dates tout en ingurgitant le plus de lait possible sous le regard exaspéré de son frère aîné. Sana était hilare en le regardant, tandis qu'Ibsan refaisait Aftab qui tirait de plus en plus la gueule. Au bout de quelques instants, on entendit leur mère appelait Aftab : « Ton père t'appelle, mon fils. Il est en bas avec ta femme et faut porter ses affaires. » Aftab fronça les sourcils, avant de descendre rapidement, se couvrant la tête de son chachia. Dhul posa son regard sur Sana qui sortait sa baguette magique pour faire apparaître des petites lumières.

Au bout de quelques minutes, la porte d'entrée se ré-ouvrit pour laisser entrer le patriarche Patil. Zaigham déposait une valise dans l'entrée avant de disparaître dans l'appartement pour aller se laver les mains et rompre son ramadan. Lorsqu'il revint, Sana lui avait déjà servi un verre de lait, tandis que Husna (l'épouse d'Aftab, enceinte jusqu'aux yeux) s'asseyait dans le canapé tout en se tenant le dos et le ventre. « Va t'essuyer la figure, Dhul, t'as du lait sur ton duvet. » Aftab eut un petit rire en s'asseyant à côté de sa femme. Dhul lui adressa une belle grimace avant de se lever pour aller se débarbouiller. « Et va te passer autre chose sur la tête, c'est quoi cette tenue ? »

Dhul vira au rouge. C'était toujours comme ça. Il n'y avait d'yeux que pour Aftab, et lui, c'était l'éternel second. On attendait tout autant de lui que son frère aîné, mais on ne pouvait le tarir autant d'éloge, car c'était normal de sa part que de faire aussi bien que son frère. Dhul sortit du salon tandis qu'il entendait sa mère dire : « Tu peux pas le laisser tranquille ? Ils sont en vacances, Zaig... » Pour toute réponse, le père de famille demanda : « On peut manger ? » Il eut un petit moment de silence, que Dhul brisa en faisant couler l'eau dans la salle de bain.

Son regard croisa celui de son reflet. Une larme perla dans le coin de son œil gauche, mais elle ne tomba pas. Elle n'avait pas le droit. Ce n'était pas digne de lui, et il mettait comme un point d'honneur à toujours faire comme si de rien était quand son père agissait ainsi avec lui. C'était souvent, trop même pour Dhul, qui attendait toujours avec impatience la fin des vacances pour rejoindre Poudlard, où là-bas, il serait tranquille. Il se pencha au dessus du lavabo pour se passer un coup d'eau sur la figure, puis il revint dans le salon où sa mère commençait déjà à servir la famille.

Dhul vint s'asseoir entre Sana et Ibsan, puis saisit le bout de naan que sa mère lui tendait. Leur mère servit le Dhal (un plat de lentilles) et s'en alla chercher les samosas. Aussitôt, ils se mirent tous à manger avec la main droite, dans un silence que seul Zaig et Aftab coupaient pour parler des informations, et des derniers événements. De temps en temps, Husna et leur mère se joignaient à eux, mais rien de plus. C'était un soir comme un autre, et le ramadan n'était sûrement pas LA chose qui ferait changer les habitudes.

Dhul ne disait rien, se faisant petit, préférant laisser l'attention de leur père sur son frère aîné ou sur Sana. Cela lui permettait de manger tranquille, mais surtout de ne pas avoir à contenir une quelconque souffrance qu'il ne pourrait exprimer. Cependant, ce soir-là, les choses ne se passèrent pas comme prévues. Car après qu'on eut enlevé le plat de Dhal et de samosas vide, son père s'attarda sur Dhul. Les yeux de son père étaient effrayants. Ils étaient sombres, et laissaient cette impression d'être constamment maquillé tant ses cils étaient longs, noirs comme rehaussés d'un fin trait de khôl. « Dhul, à la fin de ton année, tu vas te marier avec la fille de Arjun Khan. »

Dhul, qui était entrain de finir son verre d'eau, s'étouffa. Ibsan se mit à lui taper dans le dos par pur réflexe tandis que leur père pointait sa baguette sur son deuxième fils en incantant un opugno pour lui libérer les bronches. Dhul s'essuya les yeux. « Je vais me quoi ? » Leur mère arrivait avec les gâteaux qu'elle posa sur la table. Habituellement, tout le monde se serait jeté dessus, mais cette fois-là, non. « Qu'est-ce qui se passe les enfants ? Vous n'aimez plus mes loukoums ? » Dhul explosa à cet instant précis, au moment même où son grand-frère, Aftab, s'apprêtait à répondre à sa mère. « Je vais me marier. » « Tu vas... » Elle plongea son regard vers son mari, l'air surprise, et en même temps, profondément en colère. Ce dernier ne se laissa pas démonter, et continua, tout en joignant ses mains à la hauteur de sa courte barbe. « Oui, tu es en âge de te marier, Dhul Fiqâr. Il est temps pour toi d'avoir ta propre famille comme est entrain de le faire Aftab. »

Aftab et Dhul croisèrent leur regard, et peut-être pour la première fois de leur vie, même s'ils ne se dirent rien, ils furent d'accord. C'était révoltant. Pourquoi le forcer à se marier ? Pourquoi maintenant ? Il n'avait encore rien fait dans sa vie, il n'avait pas profité de... Puis, merde, il avait grandit à Londres, pas dans une ville perdue du trou-du-cul du Pakistan. Sa colère était intense. Mais Dhul ne souhaitait pas se donner en spectacle. Surtout que son père n'hésiterait pas à défaire sa ceinture pour lui en donner quelques coups si jamais il lui manquait de respect. « En plus... Tu l'aimes bien, mon chéri... » Fit sa mère, comme pour tenter de l'apaiser. Mais cela ne marcha pas.

Le verre qu'il tenait entre ses doigts éclata. Il jeta les débris sur la table et se leva aussitôt de table. Son père fit de même. « Je m'en fiche. C'est ma vie, pas la votre, je veux en faire ce que je veux comme je le veux ! » « Ferme ta grande bouche. Je décide. Je fais ce que je veux de ta vie. Et tu vas te marier avec la fille Khan. » Dhul baissa le regard alors que les larmes lui montaient aux yeux. Son sang gouttait au sol. « Tu comptes me désobéir, fils ? » C'était interdit. C'était inscrit dans le Coran. La seule raison pour laquelle son fils pourrait lui désobéir, ce serait si Zaigham lui ordonnait de ne plus croire en Allah, le Miséricordieux. Dhul redressa son visage, et articula : « Je suis anglais. Je ne suis pas pakistanais. Tu n'as pas à m'imposer quelque chose qui ne se pratique pas ici. » La rage monta d'un coup sur le visage de Zaig dont ses yeux semblèrent lui sortir de ses orbites tout à coup. Son épouse sentit ce qui allait arriver, et lorsqu'elle commença à contourner la table tout en criant Noooon, Zaig ! le père abattait déjà son poing dans la joue de son fils pour le projeter au sol.

Dhul tomba à terre, sa tête tapa le sol avec force. L'instant d'après, il sombrait dans l'inconscience.

...

Dhul se réveilla quelques jours plus tard. Il était allongé dans son lit, la tête visiblement bandée. Son regard était vitreux et il voyait encore tout flou. Sa mère était là, lui terminant la toilette avec l'aide d'Ibsan et de Sana. Lorsqu'elle remarqua le regard de son fils sur elle, elle porta sa main droite sur sa joue pour la lui caresser avec douceur. Et là, tout lui revint en mémoire. Son père qui lui annonçait son mariage avec la fille Khan, qu'il lui ait désobéi devant tout le monde, le coup de poing que son père lui envoya, sa tête qui frappa la table basse, ses vomissements, les pleures silencieux de sa mère, les visites d'Aftab qui lui caressaient délicatement les cheveux... Dhul finit par se mettre à pleurer. D'abord doucement, puis après ce fut comme si l'on rompait un barrage. Ses larmes coulèrent à flots, malgré le silence de son sanglot. Ibsan lui frotta les cheveux et disparut pour le laisser tranquille en compagnie de sa mère et de leur sœur.

Dhul n'avait plus qu'une envie : Retourner à Poudlard le plus vite possible. Il ne voulait plus jamais revenir, mais surtout, il ne voulait plus jamais revoir son père.