Prometheus Lovegood, triste sire ?

Baguette : La baguette du professeur est en bois d'arbuste de thé, vingt-neuf virgule sept centimètres, cœur en poil de moustache de dragon de Chine. Si vous la mettiez entre les doigts d'Olivander, il vous annoncerait peut-être que c'est du marronnier, trente virgule un centimètres, crin de licorne. De fait, le vendeur pékinois qui confia la baguette au jeune Prometheus de 11 ans en vacances dans la ville, lui assura qu'elle l'aiderait à développer son troisième œil. Le fait que personne n'ait mentionné ce don en présence du bonhomme poussa alors la famille Lovegood à l'acheter. Quelle que soit sa composition, elle n'a jamais fait défaut à son possesseur.

Miroir du Riséd : En un mot, la consécration. Prometheus ne désire pas être admiré et entouré, il ne rêve pas d'être un personnage public. La seule chose qu'il puisse vouloir, c'est être en paix. Comme un certain nombre de personnes il se verrait entouré de sa famille et il saurait par son sourire que son don serait reconnu et, au moins, effectif. Pour quelqu'un dont la dépression latente traine depuis la fin de ses études, le miroir peut se contenter de représenter son reflet souriant.

Épouvantard : Mrs Bradley était la directrice des Serdaigle, professeur de potions, jusqu'à la troisième année de Prometheus à Poudlard. Son assassinat marqua le début de la disgrâce du jeune homme auprès de sa maison comme de toute l'école. L'épouvantard n'aurait pas à chercher longtemps avant de choisir sa forme, Mrs Bradley revenue de l'au-delà lui reprocherait de n'avoir rien fait de plus pour la sauver, critiquerait son troisième œil, finirait en larmes, folle de tristesse d'être morte. Bien évidemment, c'est réellement ce qu'il s'est passé quand le professeur de Défense Contre les Forces du Mal a essayé de confronter ses élèves de troisième année à la créature magique. Ça n'a pas aidé à la popularité de Prometheus.

Amortentia : L'odeur du thé, de l'encens, que son père rapportait de ses voyages à travers le monde et faisait brûler dans la maison, ou préparait en infusion. C’est resté pour le jeune homme une odeur rassurante, plaisante, qu’il a pu redécouvrir à la fin de son adolescence en parcourant les pays de l’est de l’Europe. Pénétrer dans une isba russe quand le vent du nord souffle à l’extérieur, et boire un thé bouillant, est l’une des sensations préférée du professeur.
Le parfum de sa mère, la personne qui croit le plus en lui au monde, qui l’a soutenu quand tout s’effondrait, qui lui a proposé de rester étudier à la maison au lieu d’aller à Poudlard, qui l’a toujours accueilli pour sécher ses larmes. Et qui assure que son Don est le plus grand du monde, et que ce n’est dernier le repousse parce qu’il n’est pas prêt à le contempler. C’est peut être un peu étrange de penser à sa mère lorsqu’on respire une potion d’amour, mais le parfum des roses, du lilas, et de ces autres plantes magiques que son père lui-même utilisait lui reste tout de même très cher.
La menthe.

Compétences magiques

Duels : 5/10 Malgré ses qualités magiques certaines, Prometheus n’a jamais développé ses talents de duelliste, principalement parce qu’il ne trouve aucun plaisir dans la confrontation. Être discret, dans l’ombre, ne pas chercher les ennuis, disparaître lorsqu’il est vu, ce sont les habitudes du jeune professeur.
Potions : 5/10 L’intérêt de Prometheus pour les potions n’a jamais été suffisant pour lui permettre d’exceller dans la matière. Il a toujours apprécié l’atmosphère des cachots, aussi étonnant que ce soit pour un Serdaigle, et le bouillonnement des chaudrons est l’un des bruits qu’il adore. Selon lui, le monde tourne autour des potions, dans ses voyages il n’a rencontré personne qui n’avait pas chez lui le matériel de base.
Métamorphose : 7/10 Prometheus enfant prometteur, bon élève, sorcier estimable, se débrouille très bien en métamorphose, même si ses résultats aux examens de Poudlard n’ont pas été dignes ni de son intellect, ni de son travail, ni de son talent. Ses dons en métamorphoses sont certains, sa confiance en lui par contre est très instable.
Sortilèges : 7/10 Pareil que pour la métamorphose, la baguette de Prometheus lui offre de faire de grandes choses, même si son dernier bulletin indique 4/10 dans la matière. Voyager à permis au professeur de travailler un peu plus ses sortilèges, de sorte qu’il pourrait concrètement se confronter aux bons duellistes sans avoir à rougir.
Légilimancie : 2/10 Prometheus s’est toujours passionné pour les capacités cérébrales, et la magie mentale est quelque chose qui l’intéresse au plus haut point, bien qu’il n’ait pas de don particulier, comme pour les potions. Bien sûr, ses capacités en divination pourraient l’aider à travailler, mais il n’a pour le moment aucun besoin d’aller voir dans l’esprit des gens. Sans compter qu’il n’a pas besoin de ça pour savoir ce que les gens pensent de lui, ça se voit assez bien, non ?
Occlumancie : 3/10 Même chose pour l’Occlumentie, même si en essayant de disparaître au yeux des autres à Poudlard, et en fréquentant des sorcières roumaines et russes il a sans le savoir fait les premiers pas dans la voie de la dissimulation de ses pensées.
Quidditch : 2/10 Si le jeune Prometheus avait eu des capacité en Quidditch en entrant à Poudlard, son impopularité, la façon dont les autres l’ont traité à partir du moment où ils ont su pour la divination lui ont interdit de faire des progrès. Le Quidditch étant réservé aux jeunes gens avec un fan-club certains, le pauvre garçon qui avait vu en rêve la mort de la directrice de maison ne pouvait pas trouver sa place dans le jeu. Aucun entraînement, donc pas de qualités.
Divination : 9/10 Enfin, le plus compliqué. Prometheus voit des choses. Le temps qu’il fera le lendemain, les chiffres de la lotterie qui a permis pendant cinq ans à se mère de gagner hebdomadairement quatre gallions et six mornilles, le dernier endroit où son frère avait déposé son sac, ou son père ses lunettes. Des évènements mineurs en somme, malgré ce que dit sa mère qui lui vante un troisième œil tout à fait exceptionnel. Une seule fois il s’est précipité en panique vers la chambre de sa directrice de maison, ayant vu son assassinat par absorption de poison, et il est arrivé trop tard. Il n’a pas pris son don en horreur, mais a du mal à ne pas s’en vouloir. Mais ses talents sont certains bien qu'il en doute.

– Vous l’avez, murmure la vieille dame avec un accent à couper au couteau mais un anglais très correct. Vous avez le don, Enfant.

En face d’elle, le jeune homme frissonne, ne sachant pas comment réagir à cette nouvelle. Il sait au fond de lui qu’il aurait été préférable pour tout le monde que cette grand-mère lui crache au visage qu’il était dépourvu de talent, qu’il s’illusionnait depuis ses plus jeunes années. Mais elle lui affirme qu’il es doté de ce troisième œil, alors il s’incline, tendant la main vers l’autre, tendue, de son interlocutrice. La peau est fripée mais douce comme du parchemin, et chaude. Les doigts âgés courent sur sa peau, à la recherche d’informations sur lui et son petit talent. Quoiqu’elle cherche, elle ne le trouve pas. De sa voix fatiguée elle murmure des mots en russe.

– Grande famille que vous avez là. Ancienne, ouverte, belle enfance. Pourquoi êtes vous malheureux ? Vous ne pas mériter d’être ainsi triste, votre famille ne mérite pas non plus.

Il sait, du haut de ses vingt-six ans qu’elle a raison, mais il ne parvient pas à l’entériner assez pour revenir vers les siens. La dernière lettre qu’il a envoyée à sa mère remonte a à peu près deux semaines, et il sait qu’il lui manque. Avant de partir de chez lui, depuis bientôt dix ans, il ne s’était jamais éloigné de chez lui plus de six semaines, le temps des périodes scolaires de Poudlard. Et il avait toujours envie de rentrer pour les vacances. Là, il est parti depuis si longtemps qu’il a oublié de quelle couleur sont vraiment les murs de sa chambre. Le visage de son père se brouille un peu, comme lorsqu’il partait pour des mois à l’autre bout du monde. Mais il n’a toujours pas vraiment envie de rentrer. Il va avoir vingt-sept ans maintenant, il voyage en Europe depuis qu’il a quitté l’école, il ne fait toujours rien de sa vie. Ce n’est pas sa mère qui le lui reprocherait, ça non, pas même alors que son frère vient de lancer son propre journal. Il a tout son temps pour affiner son don, lui affirme t’elle, sans comprendre que ça n’est pas si facile. Trois ans auparavant, en Ukraine, une sorcière lui a affirmé qu’avoir le troisième œil n’est pas tout, qu’on naît aussi avec, ou sans, la capacité de s’en servir. Peut-être après tout qu’il ne l’a pas, ce ne serait pas si étonnant. Il ne peut jamais rien prévoir que le temps du lendemain, et l’heure à laquelle le coq de la ferme d’à côté chantera. A Poudlard, il a prédit une seule chose, qui le traumatise encore, et qui l’a empêché de vivre correctement les quatre dernières années de sa scolarité. Prévoir la mort de quelqu’un, ça n’est pas très joyeux, comme souvenir. L’an passé, il a presque réussi à voir la chute de sa mère dans les escaliers de la maison paternelle, ce qui aurait été un véritable progrès si ça n’avait pas été après qu’il l’eut appris dans une lettre de Xenophilius la veille au soir.
La vieille dame continue de grommeler dans sa langue natale en dessinant dans sa main le tracé de ses lignes de vie, de cœur et de destinée.
Prometheus Lovegood se sent soudain envahit par cette langueur qui ne le quitte plus jamais vraiment, ce tiraillement de l’âme qui l’attriste. Il ne sait pas quoi faire, mais cette vieille femme est la dernière qu’il verra par ici. Un dernier tour à Vilnius, et il rentre, cette fois c’est décidé. Il est fatigué d’être sur les routes, et cette fatigue est plus grande que sa répugnance à retourner en Grande-Bretagne par les temps qui courent. Il paraît que Xen’ a trouvé une femme. Que son père arrête doucement les voyages pour rester à la maison. Que sa mère s’est mise à tricoter des affaires pour bébé, comme si elle attendait la nouvelle génération.

– Vous changez d’avis ? demande la sorcière en fronçant les sourcils.
– D’envie plutôt, murmure le jeune homme avec un sourire triste.
– Cela fait des futurs en moins. Vous retournez à l’école, je vois.

Prometheus fronce les sourcils. Ca n’est pas encore décidé, ça, mais c’est une idée. Son regard se brouille soudain, il se revoit dans les couloirs de l’école, ou alors il se voit, maintenant, adulte. Peut-être… Peut-être que c’est ce qui lui faut.

– Les démons vont fuir, annone la vieille femme, sans que Prometheus sache vraiment si elle parle des siens ou de ceux, réels, qui font planer sur l’Angleterre une ombre maléfique.
– J’espère, murmure-t-il en retour.