Kingsley S # Lionheart

Affiliation : Kingsley est un combattant du Bien. Tels les chevaliers des anciens temps, il se bat pour faire régner la justice, pour protéger les faibles et éradiquer la tyrannie. Attaché aux valeurs de tolérance et de bienveillance de sa famille, l'Auror met un point d'honneur à se montrer juste envers tout le monde, profondément persuadé que même les moldus ne devraient pas être sous-estimés. Depuis que la période de terreur a commencé, Kingsley enchaîne mission sur mission pour le ministère de la Magie, essayant tant bien que mal de limiter les dégâts causés par les Mangemorts. Sauf que les directives de Crouch ne lui conviennent guère et que même s'il continue à respecter l'homme, il n'hésite pas dire ce qu'il pense et il ne change pas sa façon de faire pour autant. Ainsi, contre l'avis de Crouch, il refuse d'utiliser les sortilèges impardonnables sur leurs ennemis. C'est le directeur Dumbledore lui-même qui lui a proposé de rejoindre l'Ordre du Phénix, et il voit dans cette organisation une façon de résister davantage à l'oppresseur et surtout de ne pas être limité aux ordres des supérieurs... De plus, au contact des jeunes qui rejoignent l'ordre, Kingsley recommence à croire qu'il peut être un bon mentor, qu'il peut être utile et qu'il peut faire confiance aux autres.

Baguette : Compagne loyale depuis près de 26 ans, la baguette de l'Auror est en bois d'ébène, d'une teinte encore plus foncée que sa peau. Elle mesure environ 29 centimètres et possède en son coeur un nerf de ventricule de Dragon. C'est une baguette taillée sur mesure pour le combat et qui se montre redoutable en duel.

Miroir du Riséd : Dans le miroir, il n'y aurait sûrement que des visages heureux. Lui au centre, tout sourire, entouré de sa famille au sens large: les Shacklebolt, son filleul James, Alastor, les membres de l'Ordre. Tous ceux qu'il désire voir heureux aussi. Et s'il est possible qu'il se voit avec une femme et des enfants, il n'est pas impossible qu'il se voit seul, mais se nourrissant du bonheur de tous ses proches. Kingsley est un homme simple, qui, malgré son évidente recherche d'efficacité et de performance, ne cherche pas à être celui qu'il n'est pas. Il n'a donc pas de rêves de grandeur, et demeure donc heureux dès qu'il franchit une nouvelle étape de sa vie de sorcier.

Épouvantard : Fruit de son traumatisme avec Caïn, son épouvantard prendrait la forme de ses nouveaux protégés (Tobias et les autres membres de l'Ordre qu'il supervise) en train de se détourner de lui. De lui tourner le dos pour rejoindre le camp des Forces obscures. De le trahir et de laisser seul face à ses mauvais choix. Car ce n'est pas tant voir leur enveloppe charnelle disparaître qui l'effraie, c'est plutôt de voir leurs esprits corrompus par la magie noire. Perdre l'estime des autres donc perdre son estime de soi. Finalement, cet épouvantard n'est que le reflet parfait de l'état d'esprit dans lequel se trouve aujourd'hui Kingsley: en plein doute, en pleine crise de manque de confiance en soi.

Amortentia : La première odeur est celle entêtante de la cannelle, présente dans les thés que prépare sa mère avec tant d'attention, si bien qu'elle-même garde constamment cette douce odeur d'épice sur elle. C'est synonyme d'enfance, de douceur et cela démontre son profond attachement à sa famille. Ensuite, il y a cette note subtile associée au lancement d'un sort, cette odeur qui se dégage de la baguette lorsqu'on l'utilise en duel, un mélange entre poudre de canon, braises de cheminée et bois foudroyé. Enfin il y a l'odeur de la Bièraubeurre, synonyme d'amitié, de retrouvailles avec des personnes aimées, de fête et donc de joie.

Compétences magiques

Duels : 10/10 Peu de personnes peuvent rivaliser avec lui, et les rares qui s'y sont essayées, s'en sont mordu les doigts.
Potions : 4/10 Kingsley était certes un élève excellent, mais les Potions n'ont jamais été sa matière favorite.
Métamorphose : 6/10 Matière utile et nécessaire.
Sortilèges : 10/10 Sur ce point, pas de doutes, Kingsley est un expert en sortilèges, il connaît ses sorts comme sa poche, les manie à la perfection.
Légilimancie : 1/10 Entrer dans la tête des autres n'étant pas la tasse de thé de l'ancien Gryffondor, il peine à trouver du temps pour s'entraîner.
Occlumancie : 3/10 Avec les temps qui courrent et par souci d'excellence, l'auror cherche à améliorer ses compétences en la matière.
Quidditch : 6/10 Ancien batteur de l'équipe de Gryffondor, Kingsley est plutôt à l'aise sur un balai, même si cela fait plusieurs années qu'il ne pratique plus.
Divination : 0 /10 Kingsley, trop terre-à-terre, n'a jamais compris l'intérêt de cette matière. S'il trouve intriguant les prophéties annonçées par les personnes possédant le 3ème oeil, il n'a jamais été capable d'ouvrir son esprit aux grand mystères mystiques.

La pièce semblait calme mais le tumulte au dehors était tout à fait perceptible. Le regard dans le vague, je terminais d'écrire ce parchemin à l'attention de mon supérieur, le non moins connu Bartemius Crouch. C'était le compte-rendu de ma dernière mission dans le monde moldu, durant laquelle j'avais, à l'aide de mes collègues Aurors, protégé certains représentants des gouvernements d'autres pays. Certains d'entre eux avaient un lien avec le monde magique, d'autres non, mais ils étaient tous là pour participer à un sommet européen sur la sécurité. Et en ces temps troublés, il était plus que nécessaire que ces nations se serrent les coudes... Je soupirais doucement, avant de poser ma plume. Alors que je levai mon regard, un doux sourire illumina mon sourire. Je venais de croiser le regard de ma cousine, sur cette photographie sorcière posée en évidence sur mon bureau. Je me tenais à ses côtés, extrèmement fier, ainsi que nos parents respectifs. De l'autre côté, son mari était là, ce cher Potter... Et dans les bras de ma douce soeur de coeur Euphemia se trouvait un bébé. James. Mon petit-cousin et accessoirement mon filleul. Cette belle photo me rappelait à quel point j'avais de la chance d'avoir une telle famille. Naître chez les Shacklebolt signifiait beaucoup de chose: une enfance heureuse entouré d'une famille aimante, une éducation stricte mais juste, et l'apprentissage d'une vie sociale tolérante et emplie de curiosité pour l'autre. De beaux souvenirs teintés de mélancholie...

************

"Gryffondor!" Le choixpeau venait de me répartir dans la maison des lions, la sublime Gryffondor. Si je m'y étais attendu, je ne pouvais pas nier qu'il y avait eu une certaine appréhension en moi. Peur de décevoir mes proches et ceux qui comptaient pour moi. Après tout, tous les Shacklebolt s'étaient retrouvés dans cette maison. Il ne pouvait en être autrement pour moi. Le regard rieur, je me rendis tout sourire jusqu'à la table des rouge et or, mes dents blanches contrastant avec ma peau d'ébène. Je me souvenais encore du jour où j'avais reçu ma lettre. Gamin plutôt silencieux, réfléchi, j'avais explosé de joie ce jour-là, perçant pratiquement les tympans de ma soeur à qui j'avais montré la lettre. Toute ma scolarité fut marquée par l'excellence, la soif d'apprendre, le Quidditch et l'amitié. Etre batteur dans l'équipe de Quiditch m'avait appris l'endurance et avait éveillé en moi un certain esprit de compétition, même si au final, c'était le travail en équipe qui me plaisait le plus... Mes résultats aux ASPICs en dernière année me permirent sans trop de problèmes d'envisager l'avenir tel que je le souhaitais. Un avenir au service de la population sorcière et moldue, un avenir emplie de faits d'armes et de camaraderie.

Je me souvenais encore de mon arrivée au Ministère. Ma candidature en tant qu'auror en formation avait été acceptée, autant parce que mes résultats scolaires me précédaient que parce que ma famille était reconnue pour engendrer des sorciers puissants et loyaux. Intimidé, on m'avait d'emblée affecté un formateur. Si, au premier regard, rien n'aurait pu présager que je m'entendrais avec lui, ce fut le début d'une très belle amitié. Car Alastor Moody n'était pas à prendre à la légère. C'était un sorcier inventif, impulsif et n'était jamais le dernier quand il s'agissait d'aller au combat. Alors je suivis son entraînement, non sans heurts... Car s'il était expansif, j'étais de ceux qui ne dévoilaient pas ses pensées, qui restaient très silencieux. Au cours de nos nombreux duels, il me poussa à bout, m'obligeant à dévoiler les mystères de mon âme, m'obligeant à sortir de tout ce que j'avais dans mes tripes. Rien que pour cela, je lui devrais à jamais ma reconnaissance. Il restera à mes yeux le plus grand formateur de l'histoire, et un homme à admirer. Je pourrais même dire qu'il est toujours mon modèle dans bien des aspects de ma vie.

**********************

Je fixais le vide. Je me sentais vide, comme si toute émotion m'avait quitté, comme si jamais plus je ne pourrais ressentir de la joie. Mon regard semblait perdu dans le vague, fixant le sol qui restait désespérément froid. Je pris entre mes mains mon visage ravagé par la tristesse et la honte. Comment avais-je pu croire que j'étais capable de former et de guider? Je n'étais rien. Je n'étais pas l'homme que tout le monde pensait. Mon arrogance m'avait fait croire que je pouvais être comme Alastor, mais je n'avais fait que me mentir à moi-même...
Quelque part dans les geôles d'Azkaban se trouvait un jeune homme. Un jeune homme que j'avais protégé, à qui j'avais tout donné, dans lequel j'avais fondé tous mes espoirs. Car Caïn était un sorcier prometteur, plein de bonne volonté et qui avait eu d'excellentes notes à Poudlard. Je l'avais choisi moi-même, il me rappelait moi à son âge... Lorsque je repensais à la dernière fois où nos regards s'étaient croisés, j'en avais le coeur brisé. "Pourquoi?" avais-je demandé en désespoir de cause, tandis que je l'escortais. J'aurais pu comprendre la haine, j'aurais pu comprendre la folie. Après tout, il n'était pas le premier à changer de camp, attiré par les beaux discours des Ténèbres. Seulement, il n'y avait rien de tout cela dans ses yeux pourtant si rieurs d'ordinaire. Son regard n'était que fierté et détermination. Ce n'était pas son coeur qui avait été corrompu, mais bien son âme toute entière... De fines larmes coulèrent le long de mes joues. Mon corps ne faisait que réfléter la souffrance de mon âme. Tout était de ma faute, tout.
Enfin, presque entièrement de ma faute. Parce que dans un coin de mon esprit résonnait encore le rire démoniaque d'une certaine Black...

*********

Un soupir plus long s'échappa de mes lèvres tandis que mon regard se perdait sur les murs de mon bureau. Cette époque sombre n'avait pas été une partie de plaisir pour moi. Il me fallut plus d'un mois pour remonter la pente, aidé par ma famille et mes amis. Ils avaient cherché à me montrer que ce n'était pas de mon fait, que je ne devais pas culpabiliser. Mais j'étais persuadé que je n'étais pas assez compétent à l'époque, que je devais encore m'améliorer. Dans une démarche presque thérapeutique, je me passionnais pour le monde moldu, passant du temps parmi les non-sorciers pour m'imprégner de leurs coutumes, de leurs habitudes vestimentaires, de leur culture. Et plus j'en apprenais, plus ce monde me fascinait. Devenu un expert en la matière, je commençais à reprendre confiance en mes capacités. Il y en a certains que cela ferait grincer des dents, mais concrètement le monde moldu avait été salvateur pour moi.

*************

Tranquillement installé chez moi, je lisais un livre d'un auteur moldu -Shakespeare-, quand une personne toqua à la porte. Sur mes gardes, je me rendais à la porte, baguette en main. Aucune de mes alarmes ne s'étaient déclenchées, mais je me méfiais toujours, déformation professionnelle. Toutefois ma méfiance retomba lorsque je vis le grand Albus Dumbledore se présenter face à moi. Un sourire sincère s'afficha sur mon visage si soucieux. Je l'invitais à entrer avant de lui proposer un thé. Une fois assis, je m'exclamais, avec une pointe d'amusement dans la voix: "Que me vaut le plaisir de votre visite, cher Directeur? Des soucis avec les systèmes de protection du chateau?" Je me doutais bien qu'il ne serait pas venu me voir directement pour ce genre de requête. Et j'étais réellement curieux de savoir pourquoi il était là... Oh, j'avais entendu des rumeurs. Des rumeurs d'une organisation secrète, parallèle au Ministère, et déterminée à se dresser face aux adorateurs des Ténèbres. J'avais fait semblant de ne pas y être sensible, mais en réalité, je cherchais le moyen d'être plus libre et surtout plus réactif face à nos ennemis. Et le Ministère donnait des directives qui ne me plaisaient pas, comme j'avais pu si souvent le faire remarquer à Bartemius. Albus m'offrit un sourire énigmatique. "Tu n'es plus un élève, Kingsley. Albus suffira! A ce que je vois, tu bois toujours ton thé très sucré?" Mon rire résonna dans le salon. En effet, tandis qu'il parlait, j'avais mis l'équivalent de cinq cuillères à café de sucre dans ma tasse. Et encore, il m'était arrivé de faire pire. Je lui lançais un regard curieux, presque insistant. Allait-il enfin cracher le morceau? Il reposa doucement sa tasse avant de m'annoncer de but en blanc. "Nous avons besoin de toi, Kingsley. Ils ont besoin de toi." Cette fois, je fronçais les sourcils. De quoi pouvait-il bien parler? Des élèves de Poudlard? Alors que j'allais lui poser la question, il précisa sa pensée. "L'ordre du Phénix a besoin de piliers, de leaders, de guides. Et je pense que tu seras parfait dans ce rôle. D'ailleurs, j'ai entendu que tu cherchais à te rendre utile dans cette grande guerre à venir. J'ai comme l'impression que le Ministère ne te donne pas entière satisfaction... Qu'en penses-tu?" Toutes ces informations me laissèrent sans voix. Ainsi cette organisation existait vraiment. Je n'avais pas osé y penser. Mais là, il me mettait sur le fait accompli. Si le fait qu'il m'ait choisi pour en faire partie me rendait extrèmement fier, je ne pouvais pas nier que cela m'effrayait. Ma mauvaise expérience m'avait laissé peu confiant en matière de compétences formatrices. Il m'expliqua alors de long en large la création de l'ordre, puis le recrutement, et enfin ses actions passées et futures. Pendant un long moment je restais silencieux, argumentant avec moi-même. Puis, lentement, je tendais une main déterminée. Un échange de regards plus tard et Dumbledore savait que je venais d'accepter.

***************

Finalement, je ne regrettais pas mon choix de rentrer dans l'ordre. En ce climat de tensions et de terreur, je me surprenais à m'attacher de nouveau à de jeunes sorciers prometteurs. La fougue de la jeunesse les rendait plein d'espoir et d'envie, moi je les aidais à canaliser leur énergie et à s'améliorer. Je me plaisais à penser que j'étais un repère pour ces jeunes recrues, même si je ne les formais pas moi-même. Peut-être même qu'un jour, Alastor sera à nouveau fier de moi. En attendant, j'avais une double vie: je travaillais au Ministère, m'efforçant d'y être toujours irréprochable. Et de l'autre côté, je menais des actions pour l'ordre. Une vie bien remplie. Et puis, il y avait James. Ce petit branleur de James, qui n'avait pas jugé bon de venir me voir pour entrer chez les Aurors.  Enfin... Il avait de la chance d'avoir le même regard qu'Euphemia quand elle voulait se faire pardonner, sinon il y a longtemps que j'aurais fait le forcing pour qu'il finisse au Département des Archives, le département des oubliettes. On verrait alors si sa chevelure à laquelle il tient tant -au lieu de se soucier de son avenir- supporterait l'attaque vicieuse de la poussière.