Ems - Take me away

Baguette : 23 centimètres, en bois d'épicéa, semi-flexible, ventricule de dragon. Emily trouve que tout cela lui convient bien. Quand la baguette l'a choisie elle n'y a pas trop pensé mais, ensuite, elle a fait des recherches - notamment sur le bois - et il lui semble qu'elle est en accord avec sa baguette.

Miroir du Riséd : Le plus grand désir d'Emily fait écho à l'une de ses plus grandes souffrances - bien que le terme soit sans doute un peu fort. Ems est l'aînée de sept enfants. Sept enfants plus jeunes qu'elle dont elle est très fière mais qui lui prennent tout son temps, sa vie et qui, involontairement lui ont volé son enfance. Alors, quand Emily se regarde dans la glace c'est sa famille qu'elle voit avec elle mais pas seulement. Une jeune femme, ressemblant à Emily mais avec les yeux d'Alec est aussi présente ; la grande sœur qu'Ems n'aura jamais. La jeune blonde est fatiguée d'être l'aînée, elle n'a jamais voulu ça cette sœur représenterait cette présence qu'ont les plus grands, une présence qu'Emily n'a jamais eu mais a toujours été. Mais pas seulement, cela la rapprocherait aussi de ses parents qui ne la considère plus vraiment comme leur fille depuis bien des années.

Épouvantard : Des mouettes. Oui, des mouettes, qui volent au dessus d'elle avant de plonger en piquet sur la jeune femme. Emily a peur des mouettes plus que de tout au monde. Il faut dire qu'une telle situation lui est déjà arrivée, lorsqu'elle était petite et cela l'a marquée. Elle ignore ce qui se serait passé si sa mère n'était pas intervenue en faisant fuir ces sales bêtes - inutile de dire qu'Ems ne les porte pas dans son cœur - mais son imagination elle, a plusieurs solutions à proposer et pas des plus joyeuses.

Amortentia : L'odeur des gâteaux au miel de sa grand-mère maternelle. C'est chez ses grand-parents que se rendait la jeune femme quand elle ressentait le besoin de se sentir aimée, choyée comme une petite fille. C'était son refuge, loin de tous ses frères et sœurs. Elle sent aussi la lavande qui est, de loin, son parfum préféré. Emily trouve d'ailleurs que la lavande a une odeur de liberté mais elle ne saurait expliquer pourquoi. La dernière odeur ressentie par Emily est celle du grenier. Un mélange de poussière, de saleté et de renfermé. C'est là où se rend la jeune femme pour lire ou simplement avoir un moment de calme loin de l'agitation du restaurant et de la maison. C'est son endroit à elle.

Compétences magiques

Duels : 7/10
Potions : 6/10
Métamorphose : 9/10
Sortilèges : 8/10
Légilimancie : 4/10
Occlumancie : 5/10
Quidditch : 1/10
Divination : 0/10

Je ne me rappelle pas bien de mon enfance, comme tout le monde je suppose. J'ai des bribes de souvenirs qui me reviennent parfois, des sentiments et des impressions qui ne viennent pas de moi mais, de ce qu'on m'a raconté. Au fil du temps ils sont devenus de réels souvenirs que j'ai forgé moi-même. Je ne me souviens pas d'avoir été un jour fille unique, seule enfant choyée par ses parents. D'ailleurs, je ne me rappelle pas non plus des années où nous étions deux avec Alec. J'ai l'impression d'avoir toujours été l'aînée d'une grande famille, celle qui s'occupe des autres, celle qu'on imite parfois, mais surtout celle qui doit agir comme si elle n'était plus une enfant.

0 - 4 ans. J'ai toujours aimé prendre soin des plus jeunes, leurs yeux qui brillent d'affection font bondir mon cœur dans ma poitrine, leurs doux rires et leurs sourires éclatants arrivent toujours à me remonter le moral. Ils sont adorables, mais ils n'étaient pas mon seul bonheur. Petite, j'adorais aller au parc avec Alec ou me glisser dans la cuisine du restaurant de papa pour me remplir les narines des délicieuses odeurs qui y régnaient. Je me sentais libre de parcourir toute la maison, de marcher dans la boue dans le jardin ou encore d'essayer les habits de maman, bien trop grands pour moi. Lorsque nous déménagions (parce que la famille et le restaurant s'agrandissaient) j'étais la plus heureuse à l'idée d'avoir un autre territoire à découvrir. Je courrais dans toute la maison, entraînant dans mon sillage mes deux frères, Alec et Eliott. Ils me suivaient partout et j'adorais ça. J'en profitais souvent pour leur apprendre de nouveaux mots ou, plus généralement, des choses qu'ils ignoraient. Maman dit toujours que je posais plein de questions et que j'aimais faire ma maligne et apprendre à mes frères ce que je venais juste de savoir tout en prétendant que c'était quelque chose qu'ils auraient déjà dû connaître depuis longtemps.

4 – 8 ans. May fut une découverte. J'avais quatre ans et je n'étais plus la seule fille de la famille. J'étais même assez grande pour que sa naissance veuille réellement dire quelque chose à mes yeux. Ce n'était plus simplement des yeux brillants, des cris incessants et un brouhaha éternel c'était aussi la compréhension que quelque chose était en train de se produire, que nos habitudes, notre équilibre allait être bouleversé par cette petite chose qui agitait ses deux bras et ses deux jambes à la moindre occasion. Bon, je n'avais que cinq ans et il aurait été plus juste de dire que je sentais que quelque chose changeait. Je n'avais pas encore toutes les cartes en main. C'est aussi à cette époque que maman arrêta son travail au ministère de la magie. Avant, nous traînions dans la maison, dans le restaurant et nos grands-parents venaient s'occuper de nous. C'était un peu la galère, mais nous nous en sortions. La présence de maman ne changea pas beaucoup de choses. Elle se concentrait essentiellement sur Eliott et May et, lorsqu'ils dormaient, elle aidait papa au restaurant.

8 - 11 ans. Quatre ans ans passèrent comme cela. May et Eliott grandirent, Alec et moi aussi. J'avais acquis un âge suffisamment élevé pour qu'on me trouve assez grande pour m'occuper de tous mes frères et sœurs – Alice est née à peu près à cette période. De toute façon, j'étais toujours volontaire lorsqu'ils avaient besoin d'aide, ça n'allait pas beaucoup changer au fond. Mes journées s'enchaînaient et je valsais entre Eliott et May. Parfois, Alec m'aidait et, lorsque j'avais du temps libre c'était avec lui que je le passais notamment parce que nous avions les mêmes amis. Alice était jeune, très jeune à mes yeux pas par son âge, mais vis à vis de notre différence d'âge. Je ne comprenais pas comment je pouvais avoir avec elle la même relation que j'entretenais avec Alec.

A vrai dire, entre mes huit et mes onze ans tout était compliqué. Mes pouvoirs avaient émergé – pendant l'enterrement de ma grand-mère – et j'avais eu droit à une discussion sérieuse avec maman pour qu'elle m'explique ce que ça allait changer etc. Nous savions tous que nous étions des sorciers mais, comme papa était un moldu et que maman était une née-moldue, nous n'étions pas très familiers avec la magie. Les explications de maman étaient les bienvenues. Je m'occupais beaucoup de mes frères et sœurs ; parfois j'aidais même papa au restaurant – mais avec moins d'entrain. En même temps, je sentais que mon corps évoluait, que ma personnalité changeait elle-aussi. J'étais plus sérieuse qu'avant, plus directe, plus... en fait c'était comme si tous mes traits de caractères s'étaient exacerbés.

Évidemment Poudlard changea tout ça.

11 - 17 ans. Quand je suis allée à Poudlard pour la première fois j'avais l'impression d'avoir la charge de toute ma famille qui pesait sur mes épaules. Je pensais « sois extraordinaire, ne baisse jamais les bras, travaille bien, deviens une élève exemplaire » parce que j'imaginais que c'était ce qu'on attendait de moi. Pendant ma première année je ne pensais pas beaucoup à moi, je travaillais d'arrache-pied pour rendre fiers mes parents – qui le furent – mais aussi pour me prouver que je n'étais pas seulement la grande sœur qui s'occupait de tout le monde, que je pouvais réussir en faisant autre chose. J'ai envoyé beaucoup de lettres à Alec cette année-là. Je pensais être heureuse, je pensais avoir réussi à mettre une distance entre ma famille et moi mais j'étais toujours enchaînée à eux. Ce que je pensais dans le château je le faisais pour eux. En y repensant, c'était très étrange d'ailleurs, je me mentais à moi-même, j'avais une liberté illusoire qui semblait me combler. Toute l'année se passa comme cela. Je respectais le règlement à la lettre – sans doute parce que j'étais jeune aussi – et, parfois, j'osais même donner de petits sermons à mes camarades. On m'avait enlevé mes frères et mes sœurs d'un coup et je ne pouvais pas abandonner mon rôle aussi facilement alors, j'imaginais parfois que certains de mes camarades étaient de ma famille et que c'était à moi de leur montrer le chemin, d'être l'exemple. Je sais, c'est stupide, mais c'était vraiment ce que je pensais à cet-âge là. La deuxième année arriva très vite et elle ne fut pas bien différente. Mon retour à la maison, pour les grandes vacances m'avaient fait comprendre que je n'étais pas aussi forte que je pensais l'être et que j'étais toujours incapable de m'opposer à mes parents ou de refuser quoi que ce soit à mes cadets. Mais, il fallut attendre ma troisième année pour que je modifie réellement mon comportement.

Je ne sais pas ce qu'il s'est vraiment passé, comment j'ai, simplement, compris que je me mentais à moi-même. Mais je l'ai fait et j'ai agi, pour moi, sans penser à ma famille. Bien sûr, je ne suis pas tout de suite devenue la fille instinctive, légère, provocatrice – je ne le suis pas autant que j'aime le penser, mais je pense qu'on peut tout de même le dire – bavarde qu'on connaît aujourd'hui. Mais j'ai commencé à faire des choses qui me semblaient impensables. Je me suis endormie en histoire de la magie – et j'ai ronflé ce qui m'a valu ma première retenue – et j'ai explosé de rire dans un autre cours. J'ai essayé de nouvelles choses, fréquenté de nouvelles personnes etc. Je me suis cherchée et je me suis trouvée – je sais, je ne suis pas drôle.

Les années ont passé et tout s'est accéléré. Je suis toujours une élève studieuse, intelligente – désolée, mais je le suis vraiment – et je déteste qu'on me dérange quand je travaille. D'ailleurs, lorsque j'ai quelque chose à faire je le fais tout de suite. J'adore diriger des projets, des travaux de groupe, inventer de nouvelles choses, mais je sais vivre à côté. Je profite de ma vie, j'agis stupidement parfois seulement parce que j'en ai envie. J'aime croire que je suis une adolescente normale. J'ai des amis géniaux et il y a des personnes avec qui j'ai un peu plus de mal. C'était comme ça mais aujourd'hui je suis une jeune fille – une jeune femme même ! - épanouie et je n'attends qu'une chose : rentrer dans la vie active !