Ooooops I did it again - Maggie

Baguette : Il est important de savoir que cette baguette magique n'est pas la première de Maggie et ne sera certainement pas la dernière, qu'on se le dise. Elle en est parfaitement consciente et a d'ailleurs sauvé la vie de celle-ci in extremis lors de son ASPIC de potions qui a failli très mal se terminer. En même temps ce n'était pas de sa faute si ce hibou, resté bloqué après la livraison du courrier, avait choisi de se laisser tomber précisément SON chaudron pour signaler sa présence et qu'on le reconduise à la volière. Mais passons. Celle-ci, la numéro 2 donc, est en bois de cornouiller, et crin de licorne. D'une vingtaine de centimètres (20,08 pour être précis), elle est plutôt flexible et maniable, ce qui a d'ailleurs aidé à son sauvetage (pour tout dire, Maggie a appuyé de la paume de sa main sur le manche par réflexe, ce qui l'a empêchée de casser et donc de valoir un savon à cette dernière pour le prix de la baguette à acheter, une nouvelle fois). Celle-ci semble prometteuse et la jeune sorcière fera tout pour la conserver le plus longtemps possible.

Miroir du Riséd : Maggie se voit, elle-même, entourée de Ministres de la Magie étrangers, et autres Coordinateurs (compte tenu des accoutrements étranges et des tons de peau différents, il n'y a guère besoin de sous-titres), en tenue de soirée impeccable, une flûte à la main. Elle n'a pas besoin de sons pour savoir qu'elle parle plusieurs langues et qu'elle négocie certains accords à grand renfort de sourire mais surtout d'esprit implacable. Jouer dans les hautes sphères internationales, voilà son désir le plus profond. L'ambition qui brûle en elle aurait d'ailleurs logiquement dû la conduire à Serpentard. Malheureusement ce désir lui semble de plus en plus inaccessible ... même si elle donnera tout pour qu'il devienne réalité.

Épouvantard : Son épouvantard prend la forme d'une dame âgée, et quand on dit âgée, pensez "tellement fripée qu'on ne voit quasiment plus ses traits" et pas votre grand-mère (à moins que votre grand-mère n'ait été momifiée, auquel cas désolée pour vous et pour elle), habillée entièrement de tartan, s'appuyant sur une canne incurvée, en bois brut et gravée de nombreuses runes. Elle lève un doigt crochu à l'ongle extrêmement incurvé (et jauni. et poilu. et répugnant, globalement) vert Maggie qui soit prend sur elle et envoie la bonne formule, soit part en courant. L'origine de cet épouvantard ? Sa grand-tante Fenella (non, qui n'était pas ridée comme une vieille pomme elle non plus)avait décrété un jour, quand elle était petite, après le cinquième vase cassé sans qu'elle y touche, qu'elle avait du être maudite par le fantôme d'ellenesavaitmêmeplusqui qui hantait les Highlands. Une explication de la maladresse et de la malchance de la petite qui avait fait rire tout le monde, sauf quelques cousins superstitieux. Et Maggie elle-même, dont l'imagination fertile avait donc créé cet être de cauchemar (enfin, qui pour tout autre ressemble donc à une version écossaise et plus ridée de la Reine de Blanche-Neige - moldus, vous-même vous savez, comme diraient les jeunes).

Amortentia : La première odeur qui la frappe est celle de l'encre. Pas n'importe quelle encre, l'encre bleue dont elle avait décidé de se servir en sortilèges pour différencier les explications théoriques des détails pratiques pour jeter un sort pour plus de compréhension à la relecture. Essayez, l'odeur est légèrement différente de celle de l'encre noire que tout le monde utilise. Il se trouve qu'elle l'a renversé accidentellement (sisi) sur son voisin, qui s'est trouvé apprécier la maladresse de la demoiselle et finir, après plusieurs épisodes, par sortir avec elle. L'odeur lui rappelant son premier amour, donc. La seconde est celle de bonbons, un concentré du parfum ambiant de chez Honeydukes et souvenir de ce garçon aperçu juste une fois-là bas qui lui avait fait tellement d'effet ... et qu'elle n'a jamais revu. Quant à la troisième ... c'est celle du haggis. Oui eh bien on ne choisit pas, adressez vous aux amis de famille un peu trop sexy en kilt qu'elle ne voyait qu'en rassemblements où ce plat était immanquablement servis. Et oui, pour votre information, le mélange des trois est assez spécial. Pour le dire poliment !

Compétences magiques

Duels : 6/10
Potions : 6/10
Métamorphose : 7/10
Sortilèges : 7/10
Légilimancie : 4/10
Occlumancie : 2/10
Quidditch : 2/10
Divination : 6/10

Oh par Merlin, c’est tellement stressant … Murmurant dans sa barbe, Maggie sortit de l’ombre dans laquelle elle était dissimulée. Un léger sourire modeste aux lèvres, elle s’avança avant de faire volte-face. Joignant les mains calmement, elle prit son temps pour calmer les battements de son cœur. Elle attendait ce moment depuis si longtemps, depuis qu’elle avait réussi cet accord avec le Ministère de la Magie français qui était en ballottage depuis des années. Il lui avait fallu travailler dur pour convaincre ses pairs de lui faire confiance et finalement, elle y était parvenue. Les résultats dépassaient ses espérances et ses rêves les plus fous. Merci. Merci infiniment. Je tiens tout d’abord à remercier mon mentor, qui a su croire en moi et ce, dès les premiers instants. Elle l’imagina incliner la tête avec un rictus un peu crispé, même sans avoir les yeux rivés sur lui. Il n’avait pas été facile de faire ses preuves, surtout après leur premier entretien complètement désastreux. Essayant de rattraper le papier qu’il avait laissé échapper, elle avait déclenché une série d’événements qui avait abouti au verre d’eau du professeur se renversant sur sa tenue. Elle avait été persuadée que jamais, ô grand jamais, il ne la laisserait poursuivre ses rêves de carrière dans la Coopération Magique Internationale ; pourtant, elle avait reçu un hibou pendant les vacances pour lui dire que tel était finalement le cas. Ç’avait été inespéré et elle était persuadée que, malgré les brimades, les regards de travers et même l’emploi de son surnom donné par ses collègues stagiaires, « Maggie-la-poisse », il avait toujours cru en elle. Ce qui était pourquoi elle commençait par lui.

J’ai également une pensée pour ma famille, qui n’a malheureusement pas pu faire le déplacement. Ils n’ont jamais cessé de croire en moi : sans eux, je n’y serais jamais parvenue. Ceci était un mensonge, mais un pieux mensonge, nécessaire. En effet, la jeune femme ne se voyait guère déclarer qu’ils avaient toujours ri lorsqu’elle leur disait qu’elle souhaitait et jouerait un rôle de premier plan sur la scène internationale. Ils étaient tous actuellement dans sa famille maternelle, dans les Highlands, et ce n’était pas plus mal qu’aucun d’entre eux ne vienne l’embarrasser. Depuis que sa malchance légendaire, associée à une petite dose de maladresse, avait totalement disparu, elle évitait de faire rentrer des facteurs nuisibles pouvant aboutir à une catastrophe dans son environnement. Et sa mère se raclant la gorge en fronçant les sourcils à cette « amélioration de la réalité », ou son père, sans doute mal à l’aise, dansant d’un pied sur l’autre n’étaient pas des éléments souhaitables dans ces circonstances. Quant à son grand frère … il valait mieux ne pas y penser. Oliver aurait été capable de lancer un tonitruant « ou pas », personnalités importantes présentes dans la pièce ou non. Dès qu’il descendait de son balai de Quidditch, c’était pour dire une ânerie, et c’était encore bien pire depuis qu’il était passé professionnel. Il n’y avait peut-être que Tabatha, sa petite cousine plus proche d’une sœur cadette, dont elle regrettait la présence. Mais si une partie du clan était venue, tout le monde aurait souhaité être présent. Et même si le sang-mêlé de sa famille et son peu d’importance et d’influence ne lui avaient jamais fait honte, leurs manières légèrement rustres auraient pu faire tache. C’était bien mieux comme ça.

Je voudrais également associer à cette distinction la maison Serdaigle qui fut la mienne. Puisse cette récompense contribuer au rayonnement bleu et bronze à travers les siècles. Elle devenait grandiloquente mais ne semblait pas s’en formaliser. Il y avait tellement longtemps qu’elle attendait cet instant que cela ne la dérangeait nullement. Et le fait de parler de quelque chose d’aussi trivial que sa maison d’origine par des temps aussi troublés ne la perturbait aucunement. Après tout, il fallait bien dire qu’elle souhaitait surtout que l’on oublie ses faits d’armes de Poudlard, à savoir l’une des plus grandes fréquentations de l’infirmerie que l’école ait compté à ce jour, ainsi que plusieurs épisodes de casse, d’explosions de potions, notamment lors de ses ASPICs qui avait été le bouquet final, avec la potion d’Enflure éclaboussant beaucoup d’étudiants. Encore une fois, ça n’était PAS SA FAUTE si ce stupide hibou était tombé sur elle et sa préparation. Mais cela, personne ne semblait s’en soucier. Son nom était associé à tellement de soucis en tous genres que c’était le moment de tout effacer. Merci, finalement, au Ministère pour cet Ordre de Merlin seconde cl… Maggie ?

Brutal retour à la réalité. S’accroupissant précipitamment, la demoiselle en question ramassa la pile de parchemins qu’elle avait laissée près des étagères, et se redressa à temps pour avoir l’air à peu près naturel. Maggie ? Mais qu’est-ce que tu faisais ? Moi ? Rien, prétendit-elle en adoptant un ton neutre. Elle cala son fardeau entre sa hanche et l’étagère, pour dégager son visage des mèches châtain qui le dissimulait partiellement à la vue de son camarade. Joshua lui lança un regard soupçonneux, alors qu’elle s’étalait de la poussière sur le front : Je t’ai entendue parler … Oui, je, hum … tenta-t-elle en rattrapant les documents qui commençaient à glisser, je revoyais à haute voix les noms des coordinateurs européens à haute voix en rangeant. Ça…m’aide à me souvenir de tout. Le jeune homme l’observa avec circonspection avant de hausser les épaules. Si tu le dis … Le cœur battant, elle pria pour qu’il arrête de poser des questions. Et elle fut pour une fois étrangement exaucée. On se retrouve dans dix minutes dehors pour boire un verre chez Peterson. Tu en es ? Oui ! Oui, oui, oui, juste le temps de finir et je vous rejoins. Passer ses soirées seule à ruminer et à éplucher livres et coupures de presse pour essayer de rattraper ce qu'elle n'apprenait pas toute la journée était épuisant et une nuit dehors avec d'autres jeunes lui ferait le plus grand bien. Le jeune homme lui confirma l’heure et le lieu du rendez-vous avant de disparaître.

Poussant un soupir de soulagement, elle se laissa glisser contre l’étagère et posa le menton sur ses genoux. Cela faisait déjà deux ans que, contrairement à la plupart de ses camarades qui avaient décroché des stages d’assistants de différentes personnalités au département de Coopération magique Internationale, elle était reléguée aux archives. Malgré ses excellents résultats aux ASPICs, les notes de ses professeurs à propos des « incidents » qui jalonnaient son parcours avaient apparemment découragé quiconque de se retrouver avec « Maggie-la-Poisse » en stage, sans compter ses six premiers mois qui n'avaient pu que leur donner raison. Et comme son père travaillait dans une petite boutique d’apothicaire, que sa mère avait été récemment embauchée comme serveuse et que sa famille n’avait pas la moindre influence… on l’avait mise ici. Oui, quitte à prendre le risque de voir les archives du Ministère brûler. On lui avait présenté cela comme une chance de retracer l’historique des relations de l’Angleterre avec le reste du monde. Comme si quiconque y croyait deux secondes. Alors du coup, elle devenait un peu folle, à ne parler qu’aux parchemins de la journée, malgré sa nouvelle résolution de trouver quelqu'un au Ministère qui croirait en elle (il fallait d'ailleurs qu'elle finisse un jour ou l'autre par se lancer) et oui, parfois, souvent d’ailleurs, elle se mettait à délirer et à inventer des situations… pour le moins utopiques. Quand ce n’était pas cette histoire d’Ordre de Merlin, c’était sa nomination comme directrice du département, ou encore simplement que le prince charmant l’invitait pour un rendez-vous. Des choses simples pour une demoiselle bien simple. Elle n’ignorait bien sûr pas qu’elle aurait dû avoir d’autres soucis en tête, surtout vu les événements récents, mais elle refusait de se laisser aller à la panique, même si elle participait parfois aux débats que pouvaient avoir ses camarades. Toujours de façon posée et sans trop se mouiller. Pas pour le moment. Elle n’avait pas envie de se faire black-lister de tous les cercles de jeunes. Et d’ailleurs, si elle ne voulait pas se retrouver exclue de celui-ci, il allait falloir qu’elle se remue un peu.

Jetant un coup d’œil aux papiers, elle soupira, se ramassa pour se relever, se retourna… pour voir l’étagère lui tomber dessus. Elle n’eut pas le temps de crier, ni même de sortir sa baguette. Par réflexe, elle se laissa tomber au sol, en boule, tout en pensant : Eh allez … encore une visite à Sainte-Mangouste.

Noir.